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de l’attaquer en terminant notre 9me leçon.

Voici probablement quel a été le mobile qui a fait agir le gouvernement belge :

Sur le point d’exécuter les pièces d’or au poids et au titre des pièces françaises, on observa qu’il existait toujours entre la valeur de l’argent et de l’or, une différence en faveur de ce dernier, qui était tantôt de 10 et tantôt de 12, 14 et même 15 francs par mille ; ce qui retirait la monnaie d’or de la circulation pour la faire affluer dans la boutique des changeurs. Ce fut pour anéantir cet agio, ou plutôt pour en faire profiter le trésor, que le gouvernement suspendit l’exécution de la loi de 1832, et qu’il vient aujourd’hui demander l’autorisation de réduire le poids de chaque pièce d’or qu’il s’agit de fabriquer, d’une quantité égale à la valeur de l’agio.

Puisque, s’est-il dit sans doute, une pièce d’or vaut quatre pièces de 5 francs plus quelques centimes ; pourquoi la donnerais-je pour 4 pièces de 5 francs seulement ? — n’est-il pas plus juste que je ne livre au public qu’une valeur égale à celle que j’en reçois ? Si en effet, outre sa valeur intrinsèque, l’or emprunte à quelques circonstances extérieures une valeur conventionnelle, pourquoi n’en profiterais-je pas ? L’affaiblissement de la monnaie d’or est donc pour moi un droit, dont l’exercice me procurera des bénéfices importants, et aura de plus l’avantage de replacer dans la circulation une espèce de monnaie qui y est soustraite aujourd’hui :

Telles furent, sans doute, les raisons qui moti-