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blable à celle qui nous avait frappés deux fois, qu’en apportant, ainsi que nous l’avons vu, une sage réserve dans ses émissions. Elle se trouva dans la gêne et fut obligée de suspendre ses paiements en espèces, parce que ses billets au lieu de servir au commerce seulement, passèrent dans les mains des consommateurs par l’intermédiaire du Trésor, ce qui les faisait revenir de suite au remboursement, au lieu de les laisser circuler, et rendait insuffisante la réserve ordinaire du tiers. Ses billets avaient d’ailleurs deux garanties : celle du gouvernement, auquel la banque avait prêté par anticipation sur le produit des taxes, c’était la moins solide, sans pour cela être tout à fait mauvaise ; quant à la seconde elle était sûre, elle reposait sur les lettres de change des négociants et des banquiers escomptées par la banque, et qui venaient chaque jour à échéance. C’est là ce qui explique comment les négociants de la cité se décidèrent si facilement à recevoir comme argent, les billets de la banque qui représentaient les leurs propres ; et ce qui maintint les premiers à peu près au pair de la monnaie en numéraire.

Il y eut même là, la source d’un grand bien pour l’Angleterre. Presque tout son commerce intérieur se fit avec du papier, et ses métaux précieux, devenus inutiles dans le pays, lui servirent à trafiquer à l’étranger et principalement dans l’Inde ; elle doubla ses affaires, en doublant son capital.

Il en arriva seulement que le prix des choses ayant augmenté par suite de cette plus grande