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que les services qu’il rendait étaient réels ; malheureusement il fut compromis par la non-réussite des opérations de la compagnie des Indes, que Law avait fondée, et qui était le complément de son système : l’un et l’autre périrent dans le même naufrage. Pour soutenir les actions de la compagnie, Law accrut successivement ses émissions de 50 et 60 millions, ce qui était déjà beaucoup, au chiffre énorme de 2,696,400,000 livres auquel on arriva en 1720.

Pour retarder la crise qui menaçait son système, Law eut recours à différents moyens extrêmes qui ne lui réussirent pas. Revêtu des fonctions de contrôleur des finances, il s’en servit pour rendre des édits qui donnaient cours forcé à ses billets, et changeaient le rapport de l’or et de l’argent ; le premier étant élevé de 900 à 1800 livres le marc, le second de 60 à 120 livres. Tout fut inutile, la banqueroute était imminente, elle eut lieu.

Conduite par une nécessité que nous n’avons pas à apprécier ici, la Convention arriva plus tard au même résultat en suivant la même voie. L’abolition des charges et le remboursement des finances qui avaient été constituées pour les obtenir, la liquidation des dettes de l’ancienne royauté, les besoins journaliers d’armées nombreuses manquant de tout, avaient augmenté en France et dans une énorme proportion, l’emploi du numéraire : et, pour faire face à tant de besoins, les coffres étaient vides, la guerre tarissait les impôts encore mal établis, le crédit était ébranlé, détruit. Il n’était plus entre les mains du gouvernement