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embarras causés par l’état déplorable des finances, que le ministre Desmarest, signalait le 20 septembre 1715, et dont voici le résumé :

Dépense : 148 millions.
Recette : Absorbée à 3 millions près.
Dette : 710 millions d’effets royaux exigibles dans le courant de l’année, et perdant de 70 à 80 pour cent.
État du pays : Les campagnes dépeuplées, un commerce ruiné, des troupes non soldées et prêtes à se révolter.

Law, témoin de l’inutilité des mesures prises pour améliorer cet état de choses ; visa et réduction des dettes, recherche des agioteurs, refonte des monnaies et augmentation nominale de leur valeur, etc. Law, repoussé sous le vieux roi, proposa de nouveau son système au Régent qui, malgré l’opposition du parlement et du conseil des finances, finit par l’adopter, non pas entièrement, mais du moins comme banque privée.

L’autorisation fut accordée le 2 mai 1716 ; la banque devait avoir un fonds de 6 millions divisés en 1,200 actions de 5,000 livres chacune ; elle escomptait les lettres de change, se chargeait des comptes de négociants au moyen des virements de partie, et pouvait émettre des billets payables au porteur en écus du poids et du titre du jour.

« Tout à cette époque, dit M. Thiers, rendait en France une banque nécessaire, soit le haut prix de l'escompte, soit l'incertitude des monnaies. Ceux qui étaient porteurs des billets ayant trouvé une grande facilité à les réaliser à la banque, acquirent