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et après qu’on eut longuement discuté la mesure prise par les ministres (Pitt était alors président du conseil), il fut décidé de maintenir cette restriction pendant tout le temps de la guerre, et de ne la lever que six mois après la signature d’un traité de paix définitif.

Les banquiers, négociants et marchands de Londres firent preuve dans cette circonstance d’autant de patriotisme qu’en avaient montré ces mêmes classes 52 ans auparavant. Une décision semblable à celle de 1745 (voir la note page 215) fut adoptée et contribua puissamment à calmer les appréhensions qu’avait causées la restriction imposée à la banque[1].

La confiance étant rétablie, le gouvernement et la banque surent la conserver en apportant des limites à la faute qu’ils avaient commise ; s’ils ne remboursèrent pas les billets en circulation, du moins n’en émirent-ils pas de nouveaux, ainsi qu’on l’avait fait faire à Law, comme nous le verrons tout-à-l’heure ; et le papier se maintint, sinon tout-à-fait au pair de l’or, du moins fort peu

    du prétendant était à Derby, tout le monde courut à la banque échanger les billets contre de l’or. Les directeurs pour se donner le temps de concerter des mesures pour parer au danger qui les menaçait, s’avisèrent d’un expédient singulier, celui de payer les sommes qu’on leur demandait en pièce d’un schilling et d’un demi-schilling. Mais, ce qui contribua plus puissamment au salut de la banque fut d’abord la fuite des rebelles et ensuite la décision adoptée dans une réunion des principaux négociants et marchands de la cité, de recevoir les billets de la banque en paiement de toutes les sommes qui leur étaient dues, et de n’employer autant que possible, que ces mêmes billets pour leurs propres paiements. »

  1. Extrait de l’article banque, du dictionnaire du commerce et des marchandises de mac culloch.