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ordinaire, c’est-à-dire du tiers, devint insuffisante, et qu’il fallut que la banque, pour faire face à toutes les demandes d’espèces qui lui étaient adressées chaque jour, maintînt toujours autant d’or dans ses coffres qu’elle avait de billets en émission.

Tant qu’elle resta dans ces limites, elle continua de fonctionner, non plus, il est vrai, comme banque de circulation, mais du moins comme banque de prêt à très courte échéance. La position devint plus grave, et la Banque fut sur le point de suspendre entièrement ses opérations, lorsque les besoins du gouvernement ayant forcé celui-ci à lui demander de nouvelles anticipations sur les revenus publics, elle ne put les effectuer qu’en billets de nouvelle création qui n’étaient représentés par aucune augmentation de son capital en numéraire. De toutes parts il arrivait des demandes d’espèces auxquelles on ne pouvait satisfaire, et les choses en vinrent à ce point que le samedi 25 février 1797, dernier jour du paiement en espèces, il n’y avait en caisse que 1,272,000 livres, et tout annonçait que des demandes bien plus considérables pleuvraient sur la banque le lundi suivant. Les directeurs étaient aux abois, et le gouvernement (qui avait poussé la banque à cette extrémité) ne savait quel parti prendre. Il se décida néanmoins, et dans la journée du 26, il fit publier un ordre du conseil qui défendait aux directeurs de payer leurs billets en numéraire, jusqu’à ce qu’on eût pris l’avis du parlement[1]. Quand les chambres furent réunies,

  1. Dans une position à peu près semblable, « en 1745, lorsque l’armée