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attention sur la facilité avec laquelle on pouvait, en abusant du droit d’émission, bouleverser et détruire en quelques mois le crédit public et les fortunes privées.

Un auteur anglais, sir Thomas Tooke, a écrit sur cette matière une brochure contenant plus de bonnes choses que bien des gros livres, et ayant pour titre : Considerations on the state of the currency. Après y avoir examiné avec soin les fluctuations de prix et les bouleversements de fortune survenus en Angleterre sous l’influence des banques ; il déclare que, suivant lui, les avantages n’en compensent pas les inconvénients. Il s’appuie surtout sur ce qui s’est passé à Londres et dans tout le Royaume Uni, par suite de la suspension et de la reprise des paiements en espèces par la banque.

Il montre, ainsi que je vous l’ai déjà fait voir, ce grand établissement contraint par le gouvernement, pour lequel il remplit les fonctions de collecteur d’impôts, de lui faire des avances considérables sur les revenus publics. Les billets sortis par cette voie des mains de la banque pour passer dans celle de l’administration, servirent à celle-ci, non pas à entreprendre des travaux publics, mais à solder des employés, des marins, des soldats ; c’est-à-dire des citoyens qui ne gardent pas les billets, mais les changent de suite pour solder des achats moindres que leur quotité. Les billets ne servant plus à l’escompte des valeurs industrielles et ne circulant pas, furent présentés au remboursement dans une proportion beaucoup plus forte qu’autrefois ; de telle sorte que la réserve