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qu’il n’y a pas de banques, ou que les conditions de celles-ci sont trop rigoureuses, ce sont les banquiers qui escomptent les valeurs de portefeuille, moyennant un intérêt fixe pour le temps à courir, et une commission qui varie de 1/3 à 1 et 2 %, par mois suivant le degré de solvabilité. Dans les pays où les banques sont multipliées, comme en Angleterre et en Amérique, ce sont elles qui escomptent presque tout ; en France, au contraire, où elles sont très-peu nombreuses, et où elles apportent beaucoup de sévérité dans le choix de leurs opérations, les banquiers font la plus forte partie du papier et le reportent ensuite à la banque avec la garantie de leur signature.

Au moyen de cette création successive et chaque fois renouvelée des billets de banque et des lettres de change, ceux qui les ont émis sont parvenus à tripler et à quadrupler leurs affaires ; et dans quelques localités même, ils les ont décuplées.

En Angleterre, où le numéraire est deux fois moindre qu’en France, on y fait des affaires deux fois plus considérables, avec le secours des billets particuliers, qui circulent comme monnaie de papier et qui sont escomptés par les banques. À Londres même, on a remplacé presque complètement le numéraire, et, jusqu’à un certain point, la monnaie de papier, dont nous allons nous occuper tout-à-l’heure. Il existe, en effet, dans cette ville une maison qui a reçu le nom de Clearing house, et dans laquelle les 70 maisons de banque ont un bureau où les commis viennent à une heure convenue régler les comptes de leurs patrons par de