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la vie oisive et qu’on pense à se sauver du champ de bataille avant les derniers coups de fusil. Aussi, quand la question de la rente se présentera, je compte vous montrer la question dans son jour véritable.

Nous venons de voir quelques-uns des effets de la révolution causée par la multiplication des capitaux au moyen du crédit, des banques et de la circulation du papier-monnaie. Voici quelques autres résultats de cette institution, qui, quoique fort ancienne, n’a été généralement adoptée que depuis le commencement de ce siècle.

Autrefois, les opérations de commerce, c’est-à-dire les échanges, ne pouvaient se consommer qu’avec de l’argent ; les fortes maisons seules pouvaient faire usage du crédit, c’est-à-dire payer avec des lettres de change ; tout le petit commerce et les particuliers traitaient au comptant, et les affaires se trouvaient ainsi limitées par le capital de chaque individu. Le crédit mieux compris a fait cesser cet état de choses. Aujourd’hui, lorsqu’on achète, on n’a pas besoin d’argent ; on prend livraison et on s’acquitte avec un billet à échéance plus ou moins éloignée, et avant que celle-ci n’arrive, le négociant a souvent contracté des obligations semblables qui dépassent souvent plusieurs fois son avoir ; mais les ventes s’opérant dans l’intervalle de l’achat à l’échéance, il se trouve en mesure de faire face à ses affaires.

Comme il arrive souvent que celui qui doit payer a plus de valeurs en portefeuille que d’argent dans sa caisse, il cherche à négocier ces valeurs. Lors-