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Malthus n’a pas tenu compte des progrès que peut faire l’intelligence humaine, et il n’a pas prévu qu’il s’établirait entre les travailleurs les plus immédiatement menacés de la misère des associations qui leur fourniraient les moyens de lutter avec le fléau. De son tems il n’existait pas plus d’une ou deux compagnies d’assurances sur la vie ; tandis qu’aujourd’hui on en compte plus de 40. Les sociétés de prévoyance ( friendly society) qui n’avaient que fort peu de développement à l’époque où il écrivait, puisqu’elles ne datent que de 1793, étaient en 1831 au nombre de 4117 et comptaient environ 1,500,000 membres.

En outre, tous les esprits sont aujourd’hui à la recherche d’un système d’association qui protège les travailleurs contre l’exploitation des capitalistes et le commerce des machines. Ce mouvement social a commencé en Angleterre et a produit le système de coopération d’Owen, essayé en grand à New-Lanarck en Écosse, et à New-Hannony en Amérique ; plus tard il a pénétré en France, et nous avons vu les théories de Fourier, de St. Simon et de ses disciples tous systèmes sur lesquels je reviendrai. En Allemagne le mouvement est moins apparent ; mais il n’en est pas moins profond, puisque les études se poursuivent dans l’ordre intellectuel.

Jph. G.