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fluence ; et cette influence était de deux sortes. D’abord ils recrutaient tout ce qu’il y avait de savant et de lettré parmi les hommes du tems ; et les efforts de la communauté se traduisaient souvent par une grande et belle idée, féconde pour les contemporains et surtout pour la postérité. Ensuite leurs richesses leur permettaient de faire exécuter beaucoup de travaux, d’entretenir un nombre considérable d’ouvriers et d’alimenter ces milliers d’hommes que le monopole avait brutalement déshérités. Ces largesses de tous les jours alimentées par les recettes qu’ils savaient faire chez les puissants et les riches, masquaient la plaie du paupérisme.

Joignez maintenant par la pensée, la création des monopoles et la suppression des couvents, et vous aurez une idée de l’effroyable perturbation que dut éprouver la société ; vous vous expliquerez, en outre, comment c’est à partir de cette époque seulement que le paupérisme devient une question gouvernementale.

Voici ce qui s’est passé en Angleterre, le pays classique du paupérisme, et celui où la, question a été débattue avec le plus d’énergie. Henri VIII, dont, vous connaissez les bizarreries, religieuses, eut l’idée de confisquer les biens des couvents et eut soin, pour faire passer cette mesure, de dire que cette spoliation avait pour but unique la diminution des impôts. Les couvents anglais étaient fort riches : les 1041 établissements répartis, dans ce pays n’avaient pas moins de 25 millions (valeur actuelle), de revenus, sans compter les 80 ou 100