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qu’ils ne sont pas fixes, et qu’ils augmentent ou diminuent suivant le degré d’activité de la production agricole et manufacturière. Les besoins ne sont pas fixes : comparez en effet la liste des objets regardés aujourd’hui comme de première nécessité, même pour la famille du plus humble artisan, avec l’inventaire de ce qui composait autrefois l’ameublement et le costume de plus d’un bourgeois aisé. Sans doute si vous appliquiez la production de 1836 à la consommation de 1750, y vous auriez un excédant considérable ; mais cela tient à ce que les salaires de 1836 n’ont pas été partagés entre les consommateurs de 1750. À toutes les époques il s’est trouvé des gens qui sont parvenus à dépenser 50 mille francs par an et même plus, on peut être certain que dans le même temps les ouvriers, les marchands, les cultivateurs, eussent trouvé le moyen de consommer un revenu de 12 à 1 500 francs ; si donc, il y a un siècle, la consommation était si restreinte, ce n’était pas qu’il manquât de besoins à satisfaire, c’est que les revenus correspondants n’existaient pas. Depuis lors, chaque progrès dans les arts a stimulé et accru la production, celle-ci a augmenté les profits et les salaires, et ces derniers ont provoqué la manifestation de besoins qui jusqu’alors n’avaient été que des désirs à peine avoués tant leur satisfaction semblait impossible ou tout au moins éloignée.

Quelques exemples rendront encore plus sensible l’évidence de ce raisonnement.

Avant qu’on nouveau procédé de distillation