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échouer toute tentative d’évasion que pourrait essayer Conseil. »

Qu’ajouter à ces révélations accablantes ?

Cependant, aucune réponse autre que le Conclusum n’avait encore été faite à la trop fameuse note du duc de Montebello : ce fut au milieu des sentiments d’indignation et de dégoût nés de l’affaire Conseil, que les délibérations de la Diète s’ouvrirent sur un projet de réponse terminé et résumé par ces mots[1] « L’office de M. le duc de Montebello ne respecte pas assez les légitimes susceptibilités de la Suisse, lorsqu’il suppose le cas où elle manquerait à ses obligations internationales. La Confédération a montré, par des faits, qu’elle connaît ses devoirs sans qu’on les lui rappelle, et qu’elle les remplit sans qu’on l’en somme. Mais elle connaît de même ses droits, que sa position géographique n’affaiblit point. Aussi ne saurait-elle admettre la prétention que d’autres qu’elle même s’arrogent le droit de faire justice des réfugiés qui conspirent en Suisse, et de mettre un terme à la tolérance qu’elle exerce. La Diète repousserait de la manière la plus énergique une telle violation de la souveraineté fédérale, forte du droit d’un État souverain et indépendant, ainsi que de l’appui de la nation entière. »

Un pareil langage aurait suffi, à la rigueur, pour couvrir la dignité de la Suisse, sans l’adoption préalable du Conclusum. Mais, après un acte aussi déplorable d’obéissance, que signifiaient quelques

  1. Voir aux documents historiques, no 3.