Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 5.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reçu, avait de fréquentes entrevues avec le comte romain Berthola et le vénitien Maxata, qu’il voulait, d’après la déclaration de ces deux derniers, engager à entrer dans la Société des Familles, nouvellement organisée à Paris, et calquée sur celle des Droits de l’Homme, société à laquelle il cherchait à procurer, à Berne, des affiliés dont la majeure partie se serait composée d’étudians. C’est ainsi qu’il franchissait la limite qui sépare la carrière de l’espion de celle de l’agent provocateur, habitude assez ordinaire aux individus une fois engagés dans les liens de la dépravation.

Pendant ce temps, Conseil avoue avoir adressé à diverses reprises des rapports à un sieur Jacobin, de Paris ; il prétend en avoir reçu deux réponses, qui lui furent adressées, poste restante, par cet individu. Ces deux réponses seraient les deux lettres mutilées, sans adresses et sans signatures (l’adresse paraît avoir été déchirée), qui sont jointes aux pièces, et qui sont conçues dans ces termes :

N°1 « Acceptez toutes les propositions que vous feront vos compatriotes. Donnez votre adresse là où vous serez, pour que l’on puisse continuer la correspondance.

Paris, 16 juillet 1836. »

N°2. « 16 juillet 1836. Si l’on veut vous forcer à quitter Berne, informez-vous auprès de vos amis d’un refuge dans un canton voisin où vous ne puissiez être inquiété et où vous soyez avec des amis. Si l’on vous expulse de la Suisse, remettez-vous à la Providence. »