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de Paris. Immédiatement après la tentative d’assassinat d’Alibaud, il fut mandé dans un bureau du ministère de l’intérieur, faubourg Saint-Germain. Un secrétaire nommé Jacobin lui dit qu’il devait partir pour la Suisse, où l’on faisait arrêter les réfugiés politiques, pour les transporter en Angleterre à travers la France. Il lui dit que l’on écrirait à l’ambassade française à Berne, en le désignant comme complice des attentats de Fieschi et d’Alibaud, afin de le faire arrêter et transporter hors du territoire que par ce moyen il entrerait en relation avec les Allemands, les Français et autres qui seraient expulsés ; qu’il devait chercher à gagner leur amitié et leur confiance, afin de savoir s’ils préméditaient quelqu’attentat contre la famille royale de France qu’au besoin il devait faire en sorte d’être arrêté et conduit en Angleterre pour continuer sa mission, et qu’on attendait qu’il fit exactement son rapport sur tout ce qu’il pourrait apprendre. On lui indiqua l’adresse de M. le sous-secrétaire du ministère de l’intérieur. Là-dessus, il lui fut donné un passeport sous le nom de Chéli Napoléon, et une somme de 450 francs (comme agent de la police il tirait un salaire fixe de 300 francs par mois en cas de déplacement, 150 francs de plus) ; on lui donna en même temps pour direction, qu’aussitôt arrivé à Berne, il se rendrait à la police, où il déclinerait son véritable nom, Auguste Conseil, en ajoutant que, par un enchaînement de circonstances malheureuses il s’était trouvé impliqué dans les procès de Fieschi et d’Alibaud, qu’à la suite du dernier, il avait dû quitter Paris pour