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serait imposée aux cantons ; que le Directoire veillerait à l’exécution et adresserait aux cantons les invitations convenables qu’en cas de conflit entre lui et un canton, ce serait lui qui déciderait avec un conseil de représentants fédéraux ; et que si le canton n’obtempérait pas, la Diète pourvoirait à l’exécution aux frais du canton en défaut. Si bien, qu’en violation du pacte fédéral, la souveraineté cantonale était complètement sacrifiée à un pouvoir central, placé lui-même sous l’empire de la diplomatie.

Soumis à la Diète, le 9 août (1836), le projet fut vivement attaqué par M. Steiger, député de Saint-Gall, c’est-à-dire du plus démocratique de tous les cantons ; mais il fut appuyé par l’avoyer Tscharner, particulièrement responsable de l’honneur de la Suisse à cause de la haute magistrature dont il était revêtu. M. de Chambrier alla plus loin. Député de Neuchâtel, et inspiré par la Prusse, il osa demander que le Directoire fut investi du droit de désigner directement les suspects et d’intimer l’ordre de l’expulsion. En vain fit-on ressortir ce qu’il y aurait de honteux pour la Diète, pliant sous la menace, à bouleverser le pacte, à renoncer au droit d’asile, à se faire l’instrument des haines de l’étranger, treize états et demi adoptèrent le projet Zurich, Uri, Unterwald, définitivement ; et, sous réserve de ratification Zug, Soleure, SchaSbuse, Valais, Neuchâtel, Grisons, Fribourg, Lucerne, Berne, Bale-Ville et Schwitz. Avaient voté ad intruendum : Appenzell, Thurgovie, Baie-Campagne et Vaud ; et, quant aux cantons de Genève, de Glaris, d’Argovie, ils gardaient le protocole ouvert, de même que