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noude se trouvait repoussé, et par les républicains, auxquels son rôle d’homme de parti était suspect, et par ceux des légitimistes qui étaient restés fidèles au culte de la monarchie absolue. Mais il n’en continuait pas moins sa route, fatiguant les ministères nés de 1830, de sa haine obstinée et de son intarissable polémique.

Le Cabinet du 13 avril eût difficilement résisté à tant d’assauts : sa dernière heure approchait, et malheureusement elle coïncidait avec le succès sinistre des négociations suivies, à Londres, au sujet de la nationalité belge.

Nous avons dit les clauses du traité des vingtquatre articles, son esprit, son but. En livrant à la Hollande Venloo, Maëstricht, la rive droite de la Meuse, le grand-duché de Luxembourg, il relevait en partie la barrière qu’en 1815 le congrès de Vienne avait construite contre nous et qu’en 1830 les journées de septembre avaient abattue. Le gouvernement français n’aurait donc jamais dû souscrire à un pareil traité, et, la faute commise, il y avait pour lui honneur et devoir à saisir toutes les occasions légitimes de la réparer.

Quelle était la situation ? En 1832 la Belgique avait accepté le traité des vingt-quatre articles, mais en poussant un cri de désespoir, mais en prenant les peuples à témoin de la violence faite à sa faiblesse. Il était d’ailleurs bien entendu qu’elle n’acceptait que sous trois conditions : la première, qu’à ce prix sa nationalité serait unanimement reconnue par les Puissances contractantes ; la seconde, que le contrat liait les cinq grandes Cours ; la troi-