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prêtres qu’à la condition de se conformer à cette maxime : « Ne te présente pas les mains vides, dans la maison du Seigneur ! » Vinrent la prière, un sermon prêché par l’évêque de Londres, et enfin le serment, dont le formulaire contient cette interrogation significative : « Conserverez-vous aux évêques et clergé d’Angleterre et aux églises ici confiées à leurs soins les droits et priviléges qui leur appartiennent ou leur appartiendraient ? » Des droits du pauvre, pas un mot. Le serment prêté, quatre chevaliers de la Jarretière étendirent sur la reine un drap d’or, et l’archevêque de Cantorbéry, après lui avoir oint la tête et les mains, lui adressa gravement quelques paroles mystiques. Ce fut alors que la reine déposa sur l’autel une paire d’éperons, et reçut en échange, des mains de l’archevêque, un beau sabre que lord Melbourne portait en entrant et qu’il dut racheter au prix de cent schellings. Ensuite… Mais à quoi bon poursuivre le récit de ces bouffonneries monarchiques ? Et pourtant, voilà par quels moyens on entretient dans l’esprit des peuples le respect des races privilégiées et l’adoration impie des couronnes ! Pendant le cérémonial de l’hommage, le comte de Surrey, en sa qualité de trésorier de la reine, avait jeté dans la nef des médailles frappées à l’occasion du couronnement, et aussitôt, se précipitant pour les ramasser, les plus illustres personnages s’en disputèrent la possession, au sein d’une espèce de pugilat, honteuse et systématique émulation de flatterie.

Ce jour-là, M. Green donna au peuple le spectacle d’une ascension en ballon. Le soir, les théâtres de