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gouvernement. Le portefeuille devint alors l’objet d’un examen attentif il contenait, entre autres choses, une feuille couverte de caractères allemands, un carnet sur lequel apparaissait une longue suite de nombres qui n’étaient l’expression d’aucun calcul, et enfin une lettre portant ces mots : « Tout le matériel est concentré dans Paris. Le plan qu’on exige, je l’apporte. » Deux heures après, on arrêtait dans un hôtel garni le propriétaire du portefeuille, dont le nom supposé était Stiégler, et le nom véritable Louis Hubert. Il fut conduit dans la maison d’arrêt de Boulogne, et, plus tard, au moment où il allait partir pour Paris, les gendarmes, en le fouillant, trouvèrent dans la coiffe de son chapeau le plan colorié d’une machine. L’instruction, activement poursuivie, fit supposer aux magistrats que cette machine était l’instrument d’un attentat projeté contre la personne du roi, et qu’elle avait pour auteur un mécanicien suisse nommé Steuble. La police se livra, sans plus de retard, à des recherches inquiètes, et beaucoup d’arrestations furent opérées.

Telles étaient les principales données de l’acte d’accusation qui, dans le mois de mai 1838, amenait devant la Cour d’assises de la Seine, Mlle Laure Grouvelle, MM. Louis Hubert, Jacob Steuble, Jules Arnoud, Martin Leproux, Vincent Giraud, de Vauquelin, Léon Didier, Vallantin et Annat ; assistés par MM. Emmanuel Arago, Jules Favre, Billiard ancien préfet, Hemersdinger, Teste, Leblond, Ferdinand Barrot, Colmet d’Aage fils et Charles Ledru.

Ce procès occupa plusieurs audiences et donna