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Tels étaient les deux modes mis en présence. Ce fut sur leur valeur comparative que porta la discussion presque tout entière ; et parmi ceux qui combattirent le second, nul ne le fit avec plus de puissance que M. Garnier-Pagès. Jusqu’alors on l’avait cru étranger à l’aride science des chiffres, et la surprise vint s’ajouter l’impression profonde que produisit son éloquence, aussi vive que substantielle et entraînante quoique austère. Il rappela d’abord que l’amortissement était une caisse alimentée par l’impôt et créée pour éteindre par des rachats successifs de rentes, le capital de la dette publique. Or, augmenter par une conversion au-dessous du pair un capital que l’amortissement avait précisément pour but de diminuer, c’était, suivant l’orateur républicain, faire une opération insensée, puisque c’était enlever aux contribuables d’une main beaucoup plus qu’on ne leur rendait de l’autre. Au lieu de cela, M. Garnier-Pagès proposait de convertir au pair, par l’émission d’une rente qui pût être vendue 100 francs, c’est-à-dire par l’émission du 4 pour 0/0.