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défaites qui honorent plus que certains triomphes. »

Ainsi, le débat s’animait de plus en plus. Tout-à-coup M. Mathieu, de l’Institut, se dirige vers le président, lui parle à voix basse et quitte l’assemblée. Professeur de l’École polytechnique et beaufrère de M. Arago, M. Mathieu était aussi renommé pour son patriotisme que pour sa science. À peine est-il sorti, que M. Laffitte se lève, et, d’un ton ferme : « Messieurs, dit-il, je suis prié de vous déclarer que MM. Arago etMathieu sont résolus à ne point faire partie d’un comité où le parti radical ne serait pas représenté. Je fais la même déclaration. »

Tout fut décidé alors. Au milieu d’une agitation extrême, on consulte l’assemblée une forte majorité se prononce en faveur des radicaux ; parmi les membres de l’Opposition dynastique, les plus énergiques se rallient au parti de la démocratie, les dissidents se retirent, et le lendemain la note suivante paraissait dans les journaux :

« Un Comité central est constitué à Paris pour s’occuper des élections. Son but est de réunir dans une même action toutes les nuances de l’Opposition nationale, et d’obtenir, par la combinaison de leurs efforts, une Chambre indépendante.

Le comité se compose actuellement de MM. Dupont (de l’Eure), Arago, Mauguin, Mathieu, Larabit, Laffitte, Ernest Girardin, le maréchal Clauzel, Garnier-Pagès, Cormenin, Salverte et Thiars, membres de la dernière Chambre ; Chatelain rédacteur en chef du Courrier Français ; Cauchois-