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mais on y avait rêvé des trésors qu’on ne put découvrir. Les femmes du harem, dont une seule, nommée Aïcha, était remarquable par sa beauté, furent mises sous la garde du muphti. Peu à peu tout rentra dans l’ordre ; du sein des campagnes arrivèrent des tribus qui venaient faire leur soumission les mesures que l’occupation réclamait furent prises, et l’armée se remit en route pour Bone, laissant dans Constantine 2,500 hommes sous le commandement du colonel Bernelle.

Cette conquête, si chèrement disputée, fut célébrée en France d’une manière à la fois touchante et modeste. La dignité de maréchal de France et le titre de gouverneur-général de l’Algérie récompensèrent le lieutenant-général Valée. Un avancement mérité attendait les maréchaux-de-camp Rullières et Trézel ainsi que les colonels Bernelle, Boyer, Vacher, de Tournemine. Le corps du comte de Damrémont reçut, à son arrivée en France, les honneurs militaires, et 1 hôtel des Invalides lui fut donné pour sépulture. Quant au général Perrégaux, il était mort dans la traversée, presque au moment de toucher les rivages de la patrie[1].

  1. Nous renvoyons ceux de nos lecteurs qui voudraient connaître toutes les circonstances de la prise de Constantine, aux Annales algériennes de M. Pélissier, et à un remarquable article publié dans la Revue des Deux-Mondes par le capitaine Latour-du-Pin. Le docteur Baudens, chirurgien du duc de Nemours, a publié, de son côté, sur les faits qui se rattachaient plus spécialement à la nature de ses fonctions, des détails du plus grand intérêt.