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çais, et les parapets sont franchis. En un clin-d’oeil, les Arabes sont culbutés de gradins en gradins et refoulés dans Constantine. Le 12, les travaux étaient terminés : on touchait enfin à l’assaut !

Tout-à-coup, un jeune musulman, sorti des rangs de l’armée française, s’avança vers la ville, agitant un papier d’une main et de l’autre un drapeau blanc. Les assiégés lui jetèrent des cordes et le hissèrent sur le rempart. C’était un parlementaire que le général Damrémont envoyait aux assiégés pour les sommer de se rendre, avant le signal décisif et terrible. Le lendemain l’envoyé revint avec cette fière et noble réponse : « Si les Français n’ont plus de poudre et de pain, nous leur en donnerons. Nous défendrons à outrance nos maisons et notre ville. On ne sera maître de Constantine qu’après avoir égorgé son dernier défenseur. »

M. de Damrémont prit aussitôt son parti. Depuis le commencement du siège, qu’il dirigeait d’ailleurs en général expérimenté, il n’avait cessé de prodiguer sa personne en soldat ; si bien, qu’en le voyant passer dans les retranchements, le front chargé de soucis, mais d’un pas qui semblait chercher le péril, quelques-uns l’avaient cru décidé à mourir si la fortune pour la seconde fois nous était contraire. Heureusement, l’assaut était devenu praticable, et il n’y avait plus à douter du succès. Plein de confiance désormais, et suivi d’un petit groupe d’officiers, le comte de Damrémont se dirigea vers Koudiat-Aty. Arrivé sur un point très-découvert, il s’y arrêta et se mit à observer la