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blessés en vain rappela-t-il que le maréchal avait, en outre, jugé indispensables, et un corps d’infanterie indigène, et 4,000 cavaliers auxiliaires : les ministres opposaient invariablement à l’autorité des’ promesses verbales celle du chiffre écrit.

Du reste, et dans les limites par eux tracées, ils étaient loin de désapprouver l’expédition, comme le prouve le passage suivant d’une lettre que le général Bernard, ministre de la guerre, écrivait au maréchal, le 22 octobre 1836 : « Monsieur le maréchal, je vous ai fait connaître, par ma dépêche télégraphique d’hier, que j’ai appris avec satisfaction que vous entrepreniez l’expédition de Constantine et que vous n’étiez pas inquiet des résultats. Je vous ai annoncé en même temps que S. A. R. Monseigneur le duc de Nemours est confié à vos soins, que le prince arrivera à Toulon le 25, et qu’il s’embarquera immédiatement pour Bone. »

L’approbation était donc incontestable et explicite, d’autant qu’un fils du roi prenait part à l’expédition et si, plus tard, dans une dépêche du 5 novembre, le général Bernard fit remarquer au maréchal que le gouvernement n’avait pas ordonné, mais seulement autorisé l’expédition de Constantine, la seule chose à en conclure, c’est que le ministère, par un calcul peu équitable, se préparait en même temps, soit à profiter du succès, soit à décliner la responsabilité du revers.

Qu’allait résoudre le maréchal ? Victime d’un refus qui déjouait ses plans et lui enlevait les moyens de succès reconnus par lui-même indispensables,