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le choc de plusieurs milliers d’Arabes qui, de toutes les hauteurs circonvoisines, fondaient sur elle avec rage. La résistance ne fut pas moins furieuse que l’attaque. Enfin, les Arabes s’étant élancés en masse vers le point où se trouvaient bagages et blessés, la ligne est rompue, la confusion s’introduit dans les rangs quelques-uns de nos soldats se jettent dans les marais, d’autres dans les taillis, et, dispersés, ils tombent sous le yatagan. Pendant ce temps, ramenée en arrière par l’intrépide général Trézel, l’avant-garde repousse l’ennemi et dégage le convoi. La colonne put reprendre sa marche et gagner Arzew. Ainsi, une atteinte grave venait d’être portée au prestige de nos armes et, sur les bords de la Macta, teints du sang de nos soldats, les Arabes se faisaient un horrible trophée de têtes coupées.

À cette nouvelle, un frémissement de colère courut d’un bout de la France à l’autre. Le général Trézel n’ayant été que malheureux, on fut touché de son courage et chacun lui sut gré de la fermeté de son cœur ; mais contre l’imprévoyance du pouvoir, l’incertitude de ses plans, l’Incohérence de ses idées, la mollesse de l’impulsion donnée par lui aux affaires d’Afrique, le déchaînement fut extrême. À qui allait être confié le soin de châtier l’émir ? Le nom du maréchal Clauzel était dans toutes les bouches pour la seconde fois, le maréchal fut envoyé en Afrique, avec mission d’anéantir Abd-el-Kader.

Après une proclamation où la volonté d’en finir. était énergiquement exprimée, et que suivit un