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M. Dupin, elle frappait de son vote M. Audry de Puyraveau, et livrait aux pairs de Charles X celui qui, le premier, avait ouvert sa maison à la révolution de 1830.

Dans cette situation critique, M. Audry de Puyraveau ne se manqua pas à lui-même. Il écrivit au président de la Chambre des pairs que, ne reconnaissant pas à celle des députés le droit d’autoriser des poursuites contre lui, il ne comparaîtrait que contraint par la force. On n’osa employer la force, et il ne comparut pas.

Mais telle est l’époque à laquelle nous sommes arrivés, que l’historien n’y peut faire un pas sans se heurter à un scandale. Les débats dont nous venons d’esquisser la physionomie n’étaient pas encore terminés, que déjà un nouveau et triste procès y avait pris naissance. Dans la séance du 22 mai, M. Jaubert s’étant plaint de certaines manifestations injurieuses qu’il croyait parties de la tribune des journalistes, le président avait ordonné l’évacuation de cette tribune, et il en était résulté entre les députés de l’Opposition et leurs adversaires un tumultueux échange d’interpellations pleines d’aigreur. L’agitation calmée, la tribune est rouverte aux journalistes. Ils refusent d’y rentrer, et restent groupés dans la cour du palais. A la sortie de la séance, un d’eux s’avance vers M. Jaubert, pour lui exposer qu’une erreur et une injustice ont été commises. Mais quelques députés, qui s’attendaient à une collision ou la cherchaient, avaient entouré M. Jaubert d’une sorte de protection menaçante. Une rixe éclate ; on s’aborde dans je ne sais quelle grossière et déplorable mêlée ;