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par les principes communs aux hommes de tous les partis, mais encore par l’opinion de tous les barreaux, qui comprennent comme eux le droit accordé à tout accusé de se faire défendre par des hommes qui aient toute sa confiance. »

Il n’était pas dit précisément, dans cette déclaration, que les accusés, en l’absence des défenseurs de leur choix, refuseraient unanimement les débats ; mais la conséquence était forcée. Un des membres du comité lyonnais, M. Caussidière, fit quelques difficultés pour signer, craignant qu’on ne s’engageât au-delà de ce qui était convenable. Mais, pressé par ses camarades, il céda ; et la déclaration fut publiée, avec les signatures de MM. Baune, Lagrange, Martin Maillefer, Tiphaine, Caussidière, membres du comité lyonnais et Chilman, Granger, Vignerte, Landolphe, Pichonnier, Rozière, Lebon, Guinard, Armand Marrast, membres du comité parisien.

Les défenseurs, dont, la veille même, les journaux avaient fait connaître les noms[1], se réunirent ensuite pour résoudre définitivement la question qui s’était trouvée posée entre les accusés de Paris et ceux de Lyon. L’avis de l’immense majorité fut qu’on ne devait pas accepter les débats, si la défense n’était pas entièrement libre. L’opinion contraire était spécialement représentée par MM. Ledru-Rollin, Saint-Romme, et, surtout, Jules Favre, qui mit à la soutenir une persistance invincible. Armand Carrel, après s’être associé aux sentiments de M. Jules Favre, avait fini par l’abandonner pour s’unir à la majorité. Celui-ci ne se découragea point. Il représentait que, si chaque accusé consentait à se défendre par lui-même

  1. Voir aux documents historiques, n° 12.