Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/189

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

combiné avec certaines réformes administratives ; 2° consécration des droits d’Isabelle. En effet, quelques améliorations secondaires furent tentées, et les Cortès par états convoquées à Madrid pour y prêter à Isabelle II, déclarée princesse des Asturies, le serment de fidélité. Vouloir le despotisme, c’était armer contre soi les partisans de la jeune reine, qui tous voulaient une constitution ; reconnaître Isabelle, c’était armer contre soi les partisans du despotisme, qui tous s’étaient rangés sous la bannière de don Carlos. Rien n’était donc plus impolitique et moins durable que le système de M. Zéa. Les conséquences en furent d’une incroyable bizarrerie. Quoique la querelle de don Carlos et d’Isabelle en Espagne, celle de don Miguel et de dona Maria en Portugal, celle de Louis-Philippe et du duc de Bordeaux en France, ne découlassent point des mêmes causes et n’eussent point la même nature, il existait néanmoins entre don Carlos, don Miguel, le duc de Bordeaux d’une part, et de l’autre, Isabelle, dona Maria, Louis-Philippe, un lien politique fortement noué. C’est ce que M. Zéa fut conduit à méconnaître. Comme sujet d’Isabelle, il avait a combattre don Carlos : comme fauteur du despotisme, il eut à soutenir don Miguel par qui don Carlos était encouragé et secouru. Jamais résultats plus contradictoires ne dénoncèrent la fausseté d’un système politique. N’importe : ce système tenait tant de place dans les convictions de M. Zéa, qu’il mit à en poursuivre le succès une fermeté calme et noble dont auraient pu s’honorer les plus grands ministres. L’Angleterre lui ayant adressé des représentations assez vives