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périr. En effet, dans la nuit même, il brûla une partie de ses bâtiments et tenta de soustraire le reste à la vigilance des Français. Mais ses efforts échouèrent : un seul bâtiment parvint à passer et alla se faire prendre à Saint-Philippe ; les autres durent remonter vers la citadelle et furent coulés. Le personnel de la marine Hollandaise s’était renfermé dans la Tête-de-Flandres : quand la capitulation fut exécutée dans la citadelle, il déclara s’y soumettre. Mais le maréchal Gérard signifia au capitaine Koopman qu’il n’avait pas à invoquer le bénéfice d’une capitulation méconnue par lui-même. Les marins furent donc laissés sur la rive gauche sans armes ni bagages ; on désarma les officiers et le capitaine Koopman se vit traité comme prisonnier à discrétion.

Quant au général Chassé et à ses soldats, leur sort, aux termes de la capitulation, allait dépendre de la décision que Guillaume prendrait relativement à la remise des forts de Liefkenshoëk et de Lillo. L’incertitude sur ce point ne fut pas de longue durée. Le capitaine Passy et M. de Tallenay, envoyés par le maréchal Gérard au roi de Hollande, n’avaient pu franchir la frontière, l’autorité locale s’y étant formellement opposée, Seul, l’officier hollandais qui les accompagnait poussa jusqu’à La Haye. Mais Guillaume se tenait en garde contre tout découragement il témoigna la satisfaction que lui causait l’énergique résistance du général Chassé, et il refusa nettement de remettre aux Français les forts qui dépendaient de la citadelle.

Ce refus condamnait la garnison à rester prison-