Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/462

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une condition semblable c’eût été compromettre follement le succès du siège. De sorte que la menace subsistait toujours, quoique les Hollandais n’osassent jamais l’exécuter. L’auraient-ils pu sans violer les lois de la guerre ? Ce qui est hors de doute, c’est qu’il eût suffi de deux ou trois bombes lancées sur Anvers, pour renverser l’échafaudage de ruses, si laborieusement élevé par la diplomatie. Car, dans ce cas, une plus longue inaction de la part des Belges devenait impossible, et leurs efforts unis aux nôtres imprimaient a la lutte un caractère tout opposé à celui qu’avaient prétendu lui donner les combinaisons diplomatiques. Cette simple remarque peut faire apprécier à leur juste valeur les hommes d’état de la Conférence, et M. de Talleyrand, leur complice.

Quoi qu’il en soit, réduit à l’attaque extérieure, le maréchal Gérard comprit qu’il était indispensable d’isoler la citadelle en lui fermant l’Escaut. Le général Sébastiani occupait les digues de la rive gauche du Bas-Escaut, et le général Achard la rive droite. Les Français armèrent le fort Ste-Marie et se mirent en devoir d’armer le fort St-Philippe, de manière à dominer le cours du fleuve. La flotte hollandaise s’avança pour troubler les opérations de l’armée assiégeante, et après de. vaines sommations, commença une canonnade qui fut sans effet, nos postes étant couverts par les digues. Le 8 décembre une frégate, une corvette et douze canonnières hollandaises se présentèrent au fort Frédéric, occupé par un détachement du 22e. Sommation d’évacuer le fort fut aussitôt faite au capitaine, et,