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des ambassadeurs auprès des Puissances, il était nécessaire que la duchesse de Berri fît régulariser sa position et définir clairement son autorité.

En tout état de cause, éloigner M. de Blacas était indispensable. Après de longues tergiversations qui, chez la princesse, avaient leur source dans la crainte de déplaire à Charles X, on s’arrêta au parti que voici : La duchesse de Berri, dans une lettre ferme et mesurée, représenta au duc de Blacas qu’il y avait d’immenses inconvénients dans la co-existence de deux centres d’action placés, l’un en Écosse, l’autre en Italie ; que la plus grande unité devait présider aux efforts des royalistes, et que, pour ce qui la concernait, elle était inébranlablement décidée à rester au poste que lui assignaient les plus chers intérêts de son fils. Elle finissait en demandant au duc de Blacas, comme un service d’ami, de partir pour l’Écosse et d’y porter toutes ces considérations à la connaissance de Charles X. Le duc se soumit, et quelque temps après il était en route pour Édimbourg.

Ainsi délivrée d’une tutelle importune, Marie-Caroline poursuivit son entreprise avec une suite et une vigueur surprenantes chez une femme, et en présence d’aussi nombreux obstacles. Les correspondances avec le Midi et la Vendée redoublèrent d’activité. Le duc d’Escars parcourait les provinces méridionales dont il devait prendre le commandement ; des proclamations et des ordonnances furent préparées[1] ; un

  1. proclamation de s. a. r. régente du royaume.
    Soldats !

    Une funeste révolution a violemment séparé de la France la famille de