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qui disait survivre si obstinément son orgueil à ses ressources. Les partisans du régime en vigueur insultèrent de plus belle à la faiblesse de leurs ennemis. Les légitimistes eux-mêmes s’empressèrent de couvrir de leurs dédains la témérité de conspirateurs qui, n’ayant pas réussi, avaient pour contempteurs tous ceux que, dans le cas contraire, ils auraient eu pour complices. Quant à la police, elle ne manqua pas de se faire honneur de sa prévoyance. Elle n’avait pourtant presque rien su du complot ; elle n’en avait pénétré ni l’origine, ni l’organisation secrète ; elle n’en connaissait pas les chefs, et elle en appréciait mal l’importance. Des révélations ultérieures lui apprirent, il est vrai, des choses qu’elle ignorait complètement lors de l’arrestation de Poncelet et de ses camarades ; mais les secrets les plus importants avaient été si bien gardés, que la plupart des meneurs échappèrent aux poursuites de la justice. Et ceux qui, plus tard, furent condamnés, le furent sur des preuves tout-à-fait incomplètes, ou même, comme M. Charbonnier de la Guesnerie, sur des témoignages peu honorables, combattus par des attestations du plus grand poids. Des noms considérables retentirent dans ce procès, tels que ceux du duc de Bellune, du général Montholon, du duc de Rivière, du baron de Mestre, des comtes de Fourmont, de Brulard et de Floirac, de la comtesse de Sérionne. L’attitude des accusés, dans le procès, fut en général énergique. Poncelet s’y fit remarquer, entre tous, par la loyauté de ses réponses, habile à ne point