vezin[1], un brave homme qui faisait le métier de charron. L’un de ses fils travaillait avec lui comme apprenti. Un soir, après souper, le père dit au garçon :
— « Mon ami, tu as aujourd’hui vingt-et-un ans sonnés. Tout ce que j’étais capable de t’enseigner, tu le sais maintenant aussi bien que moi. Voici le moment de t’établir à ton compte. Fais courir l’œil, et tâche de bien choisir où tu dois aller. Une fois achalandé, ta n’auras pas de peine à te marier.
— « Père, vous avez raison. Il est temps de m’établir à mon compte. Quant à me marier, il y a longtemps que j’y pense. Ma maîtresse demeure à Monfort[2]. C’est une fille belle comme pas une, et honnête comme l’or. J’irai donc m’établir charron à Monfort. »
Sept jours après, le jeune homme avait fait comme il avait dit, et les pratiques ne lui manquaient pas. Sept mois plus tard, il épousait sa maîtresse. Tous deux vivaient heureux et tranquilles, comme des poissons dans l’eau.
Un soir d’hiver, sept jours avant la Saint-Sylvestre, le charron et sa femme étaient en train de