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LES BELLES PERSÉCUTÉES


son champ, près du noyer, et il entendit la même voix qui disait :

— « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange.

— Roi de France, ma fille aînée ne veut pas de toi. Je parlerai ce soir à la seconde, et, si elle y consent, tu l’auras en mariage. »

L’homme rentra chez lui et se mit au lit. À peine était-il couché, que sa seconde fille entra dans la chambre.

— « Qu’avez-vous, père ?

— Je suis malade. Tu peux me guérir si tu veux. Il te faut épouser le roi de France.

— Je ne veux pas l’épouser. »

Le lendemain, l’homme revint travailler dans son champ, et il entendit la même voix qui lui disait :

— « Homme, si tu ne me donnes pas une de tes filles en mariage, je te mange.

— Roi de France, ma seconde fille ne veut pas de toi. Je parlerai ce soir à la troisième, et, si elle y consent, tu l’auras en mariage. »

L’homme rentra chez lui et se mit au lit. À peine était-il couché, que sa troisième fille entra dans la chambre.

— « Qu’avez-vous, père ?

— Je suis malade. Tu peux me guérir si tu veux. Il te faut épouser le roi de France.