Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 1, 1886.djvu/21

Cette page a été validée par deux contributeurs.
VII
PRÉFACE


Toujours sur les conseils de Duméril, je complétai ma préparation par l’examen des principaux recueils de traditions orales publiés à l’étranger. Naturellement, je débutai par l’Allemagne, où les recherches de ce genre commencèrent, au siècle dernier, très visiblement inspirées d’un esprit de retour national, contre l’influence française, représentée par les écrivains du siècle de Louis XIV, comme par Voltaire et ses disciples. Pendant et après les guerres de Napoléon Ier, cette réaction se trouva plus que doublée, par l’effet des événements militaires et politiques. Il est aisé notamment d’en trouver la preuve, en parcourant les livres des frères Grimm et de leur école.

    d’Abbadie et Francisque-Michel, dans le Gentleman’s Magazine, nos d’octobre 1858, p. 381, col. 1 ; mars 1859, p. 226, col. 1-2, et 338, col. 2. M. d’Abbadie n’a complètement expliqué la supercherie qu’en 1883, dans une lettre à M. Webster, insérée dans l’Academy de Londres, no de juin 1883, et reproduite par divers recueils périodiques. Dans la Revue de Gascogne, no d’avril 1884, p. 196, M. Léonce Couture, s’expliquant à ce sujet, termine ainsi son article : « C’est ainsi qu’une confidence un peu tardive achève de mettre dans tout son jour le bien fondé des conclusions de notre savant ami Bladé. » Je ne suis certes pas un « savant » ; mais j’avais raison. Le témoignage de M. d’Abbadie n’aurait pas dû me manquer en 1866, et surtout en 1869, où mes Études sur l’origine des Basques déchaînèrent sur ma tête les tonnerres et les carreaux de la critique. Par bonheur, je n’en suis pas tout à fait mort. Les juges compétents ont même fini par accepter l’essentiel de mes objections contre le système qui prédominait alors. Mais où sont maintenant mes tribulations de débutant en histoire provinciale ? Où sont les neiges d’antan ?