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CHAPITRE III


LE VOYAGE AU KOUMISS, DANS LA PROVINCE DE SAMARA



Le penchant de Tolstoï pour le peuple, pour la nature, pour la vie primitive, non gâtée, explique cette sympathie qu’il ressentait pour les habitants des steppes de la Volga, pour les nomades Bachkirs, et les colons russes des steppes. Les médecins lui ayant ordonné une cure de koumiss, dans le gouvernement de Samara, en 1862, il fut heureux de cette occasion de voir ce coin de la nature conservé encore pur, et son désir le plus cher était d’y retourner et de s’y fixer. Ce désir ne se réalisa qu’en 1871. Le motif de ce nouveau voyage au gouvernement de Samara était encore le mauvais état de sa santé, attribué par sa famille et ses proches à son étude acharnée de la langue grecque. Les études de son fils aîné, qu’il voulait préparer lui-même aux examens de fin d’études du lycée, furent le prétexte qui fit reprendre à Tolstoï l’étude du grec. En décembre 1870, il commença à se plonger dans les classiques grecs, et son enthousiasme devint bientôt si grand qu’il abandonna tous ses autres travaux.