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temps le commandement d’une brigade de cavalerie. Le 24 novembre 1837, il fut nommé général de division et, peu après, chargé de l’inspection générale de la cavalerie légère, charge qu’il remplit jusqu’au 18 juillet 1842, époque de son admission à la retraite. Chevalier de l’ordre de Léopold, du 15 décembre 1833, il reçut la croix d’officier le 14 décembre 1837, et celle de commandeur le 7 novembre 1842. Le comte de Brias était un officier très-intelligent et habile manœuvrier; un esprit vif, original et plein de saillies donnait un grand charme à sa conversation; il dissimulait sous une brusquerie militaire, une bienfaisance inépuisable. Il est mort à Bruxelles, le 5 septembre 1855, à l’âge de soixante-treize ans.

A. Robaulx de Soumoy.

BUC (Jean) ou DE BUC, peintre sur verre, né à Bois-le-Duc (Brabant septentrional), y florissait au commencement du XVIe siècle. Les vitraux du chœur de Notre-Dame, dans la grande église de Bois-le-Duc, témoignent de son talent distingué. Les sujets religieux que l’artiste y a traités sont : la Nativité du Christ, la Circoncision de l’Enfant Jésus, l’Annonciation à Marie et l’Assomption de la Vierge.

Edm. De Busscher.

BUCH (Henri-Michel), BUCHE, BUSCH ou BUSCHE, surnommé le BON HENRI, fondateur des frères cordonniers, né à Arlon en 1608, mort à Paris, le 9 juin 1666. Fils de pauvres ouvriers d’Arlon, il apprit le métier de cordonnier, et, suivant l’usage des compagnons, alla travailler de ville en ville. Il parcourut ainsi l’Allemagne rhénane et l’est de la France, puis vint s’établir à Paris à peine âgé de vingt ans. Doué d’une nature bienveillante et dévoué à ses camarades les compagnons cordonniers, il chercha toutes les occasions de pouvoir les obliger, soit par ses conseils, soit par ses encouragements; quoique pauvre comme eux, il trouva le moyen de leur venir en aide, s’imposant à cet effet la plus stricte économie et les plus dures privations. Ses bontés et la douceur de ses mœurs lui méritèrent le surnom de Bon Henri, sous lequel il est généralement connu. Il sut profiter de la confiance et de l’affection qu’il inspirait, pour inculquer à ses camarades des idées de travail, d’économie, d’ordre et de piété. Ensuite il chercha bien longtemps le moyen d’associer un certain nombre d’ouvriers laborieux, de bonne conduite, et disposés comme lui à employer le surplus de leurs ressources au soulagement des pauvres : il y avait déjà vingt-cinq ans qu’il habitait Paris, lorsqu’il put enfin réaliser ce projet le 2 février 1645. Les statuts de l’association cotonnière, qu’il formula, furent approuvés et confirmés par François de Gondi, archevêque de Paris. M. de Mesme, président à mortier au Parlement de Paris, se déclara protecteur de l’association; le Bon Henri en fut élu directeur, à la majorité des voix, par les sociétaires. Cette Société avait revêtu, sans aucun doute, le caractère religieux du XVIIe siècle, mais elle n’en resta pas moins une œuvre remarquable, due uniquement à la persévérance, aux efforts et à l’influence de Buch. Les résultats qu’il obtint surpassèrent même toutes ses prévisions; aussi le vertueux fondateur se décidat-il à constituer sur le même modèle, une association de frères tailleurs, projet effectué en 1647. Ce n’est pas ici le lieu de faire connaître les règlements de ces diverses sociétés. Il suffira de dire que les sociétaires mangeaient à la même table, disaient la prière en commun, se couchaient à neuf heures du soir, se levaient à cinq heures du matin, assistaient aux offices les dimanches et jours de fêtes et portaient le même costume. Chacun contribuait dans une proportion égale aux dépenses de loyer, d’entretien et de nourriture. Ils étaient libres de quitter l’établissement; si un sociétaire se retirait soit pour se marier, soit pour retourner dans son pays, le directeur faisait son compte en lui remettant ce qui lui revenait, déduction faite de sa part dans les frais. Un compte de l’état de la Société était rendu tous les trois mois par le directeur, et tous les ans, il y avait une réunion générale. On comprendra que ces associations attirèrent bientôt l’attention publique. Un gentilhomme normand, le baron de Renty, possesseur d’une fortune considérable, conçut l’idée la plus avan-