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gane du gouvernement pour la demande de nouveaux impôts. L’année suivante il eut l’honneur d’être désigné pour complimenter la reine Anne d’Autriche, fille de l’empereur Maximilien II, à son arrivée dans le pays. Il prononça sa harangue, tête nue, en plein air, à bord d’un vaisseau du port d’Anvers et il y gagna un refroidissement suivi de fièvre qui l’emporta au bout de quatorze jours. Sans cette mort prématurée, Brusselius aurait sans doute atteint aux plus hautes positions sociales, soit celle de président du conseil privé pour laquelle il avait déjà été proposé le 5 octobre 1565, soit celle de chancelier du Brabant. Il jouissait en dernier lieu d’un avantage spécial au conseil privé en ce qu’il touchait quarante-quatre sols par jour et probablement encore des mercedes, tandis que ses collègues Micault et Hermès de Wynghe ne recevaient que quarante sols.

De l’avis de ses biographes, Brusselius était savant jurisconsulte, bon orateur, habile homme d’État; il se distinguait par son érudition, sa modestie et, ajoute Sweertius, sa piété. Par son habileté et l’entente parfaite des affaires, jointes à la douceur de son caractère, il se faisait aimer de toute la Cour.

Son tombeau, qui existait chez les Carmes de l’ancien institut, dans la chapelle des seigneurs d’Enguin de Kestergat, fut détruit lors du bombardement de Bruxelles. De sa femme, Jeanne de Locquengien, il laissa six enfants dont un, Gaspard de Bruxelles, devint vice-président du conseil d’Utrecht et mourut le 8 octobre 1596.

Britz.

Valère André, Bibl. Belg., p. 767. — Swertius, Athen. Belg., p. 639. — Foppens, Bibl. Belg., p. 102. — Tombeaux des hommes illustres, pp. 27 et 28. — Trophées de Butkens, suppl. II, pp. 317, 319. — Paquot, Mém., I. p. 321. — Chalmot, Woord., 73 — Molananus, Hist. Lovan. éd. Deram, p. 555. — Notules de Berty, séances du Conseil d’État de 1559 à 1577 (dans les Archives de l’État à Bruxelles). — Manuscrit 17637 (Van Ghistel, Ill. Machlin.). — Wagenaar, Nederland. histor. V, f. 430, VI, 10. — Gachard, Correspondance de Guillaume le Taciturne, passim. — Id., Correspondance de Philippe II, passim. — Id., Analectes Belg., pp. 70 et suivantes. — Foppens, (dans le manuscrit 9939, p. 55) lui donne pour mère Marguerite de Longueville.

BRUXELLES (Pierre DE), écrivain, né à Bruxelles. XVe siècle. Voir Crockaert (Pierre).

BRUXELLES (Pierre DE), théologien, né à Bruxelles. XVIIe siècle. Voir Pierre de Bruxelles.

BRUXELLES (Regnier DE), poëte, né à Bruxelles XVe siècle. Voir De Wael (René).

BRUYNEEL (Jacques) ou BRUYNEL, graveur à l’eau-forte et au burin, exerçait son art à Anvers, pendant la seconde moitié du XVIIe siècle. Il exécuta, en 1666, le frontispice in-4o du Ventilabrum medico-theologicum de Michel Boudewyns, président du collége médical d’Anvers, imprimé en cette ville par Corn. Woons, et plusieurs planches pour l’ouvrage du P. Havart : Kerkelyke historie van de geheele weereld, édité en quatre volumes in-folio, à Anvers, en 1668. Charles Le Blanc cite de Jacques Bruyneel une gravure in-folio oblongo, intitulée : Exécution des comtes Nadarti, Serini et Francipani, le 30 avril 1670.

Edm. De Busscher.

Chrétien Kramm, De levens en werken der hollandsche en vlaamsche kunstschilders, graveurs, etc. — Charles Le Blanc, Manuel de l’amateur d’estampes.

BRUYNEEL, (Jean), homme de guerre, né à Gand, mort en 1380. Voir De Brune (Jean).

BRUYNINCK (François) ou BRUYNINCX, théologien et poëte latin, né à Termonde, le 18 octobre 1733, mort le 13 janvier 1779. Après avoir fait ses humanités dans sa ville natale, au collége dirigé par les Ermites de Saint-Augustin, il prit l’habit religieux de leur ordre. Il n’avait que dix-huit ans quand, il prononça, en 1751, les trois vœux, après avoir fait le noviciat ordinaire. Doué d’une conception facile et d’une imagination vive, il composa, dès son adolescence, des vers latins qui obtinrent l’honneur de l’impression. Ses supérieurs lui confièrent d’abord la chaire de poésie à Bruxelles, puis l’enseignement de la philosophie donné aux jeunes religieux de la maison. Sa thèse pour le grade de bachelier formel en théologie, fut soutenue avec tant de savoir, tant d’érudition, qu’elle lui mérita, à l’unanimité, le bonnet de docteur (1757). Après avoir achevé sa licence en théologie, à Louvain, il fut envoyé en 1760 à Anvers, puis