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1726, in- 12). — Theologia moralis fundamentalis (Col., Noethen, 1735, in-8o).

J.-J. Thonissen.

Hartzheim, Bibliotheca coloniensis, p. 365. — Hontheim, Historia trevirensis diplomatica et pragmatica, t. III, p. 232. (édit. d’Augsbourg, 1750). — Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas.

BROECKAERT (Charles), écrivain flamand, né à Gand en l’an 1767, décédé le 11 août 1826, à Alost, où il remplisait la place de greffier du juge de paix. Après la bataille de Jemmapes (6 novembre 1792), quand la Belgique, se fut constituée en république indépendante, Broeckaert publia un journal quotidien, intitulé : Vader Roeland[1]. Plusieurs actes publics importants pour l’histoire de cette courte période furent reproduits et conservés par cette feuille; nous y trouvons des documents intéressants, relatifs aux efforts que fit la Belgique pour maintenir son indépendance; mais la France ne respecta pas ses droits et la Convention envoya à Gand le citoyen Jean Darnaudery, en qualité de commissaire, avec les pouvoirs nécessaires pour consulter le peuple sur la forme du gouvernement. Avant de convoquer une assemblée générale, il établit un régime de terreur; les patriotes prirent la fuite, et dans une séance peu nombreuse, tenue à l’église de Saint-Bavon, des vœux d’union furent émis; mais ils étaient arrachés à coups de sabre, d’après l’expression employée par le général Dumouriez, dans son rapport du 12 mars 1793, à la Convention nationale. Le rédacteur du journal, qui défendait notre indépendance, resta cependant bon patriote; après la suppression de sa feuille il s’appliqua à la poésie et plusieurs de ses poëmes furent couronnés par les chambres de rhétorique, entre autres à Bruges et à Wacken en 1806. Il était secrétaire de la Société poétique d’Alost, quand celle-ci ouvrit, en 1810, sous le gouvernement de cette époque, un concours dont le sujet était l’Éloge des Belges, concours dans lequel M. P. De Borchgrave obtint la palme[2].

Broeckaert écrivit aussi plusieurs romans, qui ne sont pas sans mérite, surtout celui de Guillaume et Marie[3]; c’est un petit tableau de mœurs tracé d’après nature, à la manière de Teniers, et au coloris brillant et vrai.

Ph. Blommaert.

BROEDERLAM (Melchior) ou BROODERLAM, un des peintres primitifs de l’École flamande; il précéda les Van Eyck et peut avoir été contemporain d’Hubert sans qu’on ne sache pourtant s’il a existé des relations entre eux. On ne sait rien de lui avant 1384. Dans cette année, à la date du 13 mai, il fut nommé peintre de Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, qui venait, depuis quelques mois, de réunir à son bel apanage de France, le riche comté de Flandre, héritage de sa femme Marguerite, enfant unique du vieux Louis de Male. Jehan de Hasselt ou Jean van Hasselt, peintre du feu duc, travaillait alors encore pour Philippe, mais sans titre particulier : c’est Broederlam qui remplissait les fonctions officielles. On a écrit son nom de diverses manières, entre autres Broederlam et Brodlam, mais, grâce aux recherches de M. A. Pinchart, auquel nous devons plusieurs renseignements intéressants sur ce peintre, on sait maintenant qu’il signait : Melcior Brooderlam; en outre le sceau de l’artiste est à trois agneaux passants au quartier chargé de... Il n’y a donc plus aucun doute à avoir sur la terminaison lam (agneau). Les Annales de la Société archéologique d’Ypres (t. II, p. 175) témoignent de son séjour en cette ville. On y voit, par des extraits des anciennes archives, que non-seulement il y travailla, mais que c’était sa résidence ordinaire. Il nous est même très-permis de supposer qu’Ypres fut sa ville natale.

Le compte de la recette générale de Flandre, en 1385, nous apprend que le duc accorda, à cette époque, une pension

  1. Dagelijks nieuws van Vader Roeland, 1792-1793, in-8o, p. 280. — En 1799-1800 il fit paraître : De Sijssepanne ofte den estaminet der ouderlingen, te bekomen te Gent, by Wachem van Damme.
  2. Gedichten van P. De Borchgrave. Gand, 1861. In-8°, p. 440.
  3. Jellen en Mietje en plusieurs éditions. — Het avond partijtje, of die niet verliezen wilt, mag niet mee spelen. — Meester Naeyer, of men moet het nazien. Ces trois nouvelles furent insérées dans le Dubbele schapers Almanak, de 1816 et 1817. V. p. 396. De Nederduitsche schryvers van Gent. Gand, 1861