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donner au public une version française du manuscrit qu’il avait eu la bonne fortune de découvrir.

M. Jules van Praet a fait remarquer que les Commentaires de Charles-Quint « n’ont pas une haute importance historique et ne répondent pas à ce qu’on attendait du titre et de l’auteur, ni à ce que la tradition promettait à leur sujet ; qu’ils ne contiennent, sur les premiers temps et même sur la majeure partie du règne, que des espèces d’éphémérides ; qu’ils ne deviennent circonstanciés que lorsqu’ils racontent les campagnes d’Allemagne, celles que Charles-Quint a faites en personne, et qu’ils sont pour toute cette époque presque exclusivement militaires[1]. » Ces remarques sont parfaitement justes. Grand a été le désappointement de ceux qui se flattaient de trouver, dans les Commentaires, ou la révélation des secrets de la politique impériale, ou les appréciations de l’auteur sur les princes de son temps, ou des particularités sur les rapports qu’il eut avec eux. Guillaume van Male se montre d’ailleurs trop courtisan lorsque, entretenant le seigneur de Praet des pages qu’il venait d’écrire sous la dictée de l’empereur, il lui dit : « L’ouvrage est admirablement poli et élégant, et le style atteste une grande force d’esprit et d’éloquence[2]. » Ce qu’on peut louer dans les Commentaires, c’est l’accent de vérité et la simplicité avec lesquels ils sont écrits ; c’est que l’empereur s’y montre toujours plein de discrétion et de modestie lorsqu’il a à parler de lui.

Dans sa relation au sénat de Venise, Niccoló Tiepolo, qui, en qualité d’ambassadeur de la république, avait résidé vingt-huit mois à la cour de Charles-Quint, le proclamait « le plus grand empereur que la chrétienté eût eu depuis Charlemagne[3]. » Ce jugement d’un diplomate réputé l’un des premiers hommes d’État de son temps a été ratifié par l’histoire. Il résume, en deux mots, tout ce queno.s saurions dire, pour conclure, du fils de Philippe le Beau et de Jeanne d’Aragon.

Gachard.

Archives du royaume de Belgique. — Archives impériales à Vienne. — Archives du Vatican. — Archives royales de Florence. — Lanz, Correspondenz des Kaizers Karl. — Papiers d’État du cardinal de Granvelle, t. I-IV. — Le Glay, Correspondance de Maximilien Ier et de Marguerite d’Autriche, 1507-1509. — Gachard, Retraite et mort de Charles-Quint au monastère de Yuste. — Coleccion de documentos inéditos para la historia de España. — Döllinger, Dokumente zur Geschichte Karl’s V, Philipp’s II und ihrer Zeit, aus spanischen Archiven. — Maurenbrecher, Karl V und die deutschen Protestanten, 1545-1555. — Herbais, Description des voyages, faicts et victoires de Charles-Quint (Ms. de la Bibliothèque nalionale, à Madrid). — Vandenesse, Journal des voyages de Charles-Quint (Ms. de la Bibliothèque royale de Bruxelles). — Kervyn de Lettenhove, Commentaires de Charles-Quint. — Sandoval, Historia de la vida y hechos del emperador Carlos V. — Robertson, Histoire de Charles-Quint (traduct. de Suard). — Alexandre Henne, Histoire du règne de Charles-Quint en Belgique. — Leva, Storia documentata di Carlo V in correlazione all’ Italia. — Lafuente, Historia general de España, t. XI et XII. — De Thou, Histoire universelle, t. I et II. — De Reiffenberg, Histoire de l’ordre de la Toison d’or. — Sismondi, Histoire des Français, t. XI et XII. — Bucholtz, Geschichte des Regierung Ferdinand des Ersten. — Hess, Histoire de l’Empire, t. I et VII. — Théod. Juste, Charles-Quint et Marguerite d’Autriche. — Le même, Les Pays-Bas sous Charles-Quint. Vie de Marie de Hongrie. — Steur, Insurrection des Gantois sous Charles-Quint. — Gachard, Relation des troubles de Gand sous Charles-Quint, etc. — Mignet, Charles-Quint, son abdication, son séjour et sa mort au monastère de Yuste. — Amédée Pichot, Charles-Quint. Chronique de sa vie intérieure et de sa vie politique, de son abdication et de sa retraite au cloître de Yuste. — Jules van Praet, Essais sur l’histoire politique des derniers siècles. — Albèri, Relazioni degli Ambasciatori Veneti al senato del secolo xvi°. — Jos. Fiedler, Relationen venetianischer Botschafter über Deutschland und Osterreich im xvien Jahrhundert. — Dumont, Corps diplomatique.




FIN DU TROISIÈME VOLUME.
  1. Essais sur l’histoire politique des derniers siècles, t. I, p. 196.
  2. Mignet, Charles-Quint, p. 220.
  3. « … Un imperatore che da Carlo Magno in qua non ha la cristianità avuto, considerata bene ogni qualità sua, il maggiore… » (Relazioni degli Ambasciatori Veneti, sér. t. I, p. 54.)