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Le comte de Megen n’accepta cet emploi qu’à la condition de conserver en même temps le gouvernement de la Gueldre, ce qui eut lieu contrairement aux précédents et aux intentions du roi. Le duc d’Albe, à son arrivée aux Pays-Bas, ajouta encore à son importance en le désignant pour exercer, conjointement avec le duc d’Arenberg, le commandement des troupes destinées à agir en campagne. Le comte de Megen prit part, en cette qualité, à toutes les expéditions du duc d’Albe contre les confédérés; il ne put malheureusement arriver à temps sur le champ de bataille d’Heyligerlée pour secourir son collègue d’Arenberg, mais il rallia les débris de ses troupes et parvint, par la rapidité de ses mouvements, à empêcher l’ennemi d’occuper Groninghe. Il assista à la défaite de Louis de Nassau à Jemmingen (juillet 1568), et prit part, à la tête d’une partie des bandes d’ordonnance, aux opérations du duc d’Albe qui amenèrent la dispersion des troupes du prince d’Orange.

En 1570, le comte de Megen quitta le gouvernement de la Gueldre pour celui des provinces de Frise, d’Overyssel et de Groninghe où il résida jusqu’à sa mort.

Général Guillaume.

Pontus-Payen. — Hopperus. — Mendoce. — Strada. — Meteren. — Gachard, Correspondance de Guillaume le Taciturne. — Bulletins de la commission royale d’histoire, etc., etc.

*BRIMEU (Guy DE), seigneur d’Humbercourt, comte de Megem, ministre de Marie de Bourgogne, né en Picardie, décapité à Gand le 3 avril 1477 (n. s.).

On ne connaît de la vie de ce personnage que les actes politiques et la fin tragique. Attaché au service de Charles le Téméraire, on le voit, en 1467, s’emparant de la ville de Liége à laquelle ce prince réserva un si triste sort. L’année suivante, se trouvant à Tongres, il fut fait prisonnier par les Liégeois, marchant contre l’armée du duc de Bourgogne. Il n’échappa à la mort, dans cette circonstance, que par le dévouement d’un chevalier nommé Guillaume De Witte.

Quelques années après, en 1473, le duc l’employa dans les négociations qu’il avait ouvertes avec Louis XI. Après la mort de Charles le Téméraire, il passa au service de sa fille; mais il eut surtout en vue les intérêts de la France qui convoitait, on le sait, si ardemment les domaines de Marie de Bourgogne. Cette conduite odieuse fut la cause de sa perte. Il avait préludé à ce rôle en donnant les mains à la conclusion d’un mariage entre le dauphin et l’héritière de Bourgogne, union qui devait amener, tôt ou tard, la confiscation de la nationalité flamande au profit de la France.

Constamment menacée par le roi Louis XI, la duchesse avait envoyé une ambassade à ce monarque pour conclure avec lui un traité qui devait assurer l’intégrité de ses États. Elle était composée du chancelier Hugonet, son ministre (voir ce nom), de Louis de Gruthuse, gouverneur de la Hollande, du seigneur de Vere et de Guy de Brimeu, etc. Celui-ci et Hugonet se séparèrent de leurs collègues dans cette délicate mission et promirent, imprudemment, au roi la reddition de la cité d’Arras. Revenus à Gand, ces deux ministres, auxquels les Flamands imputaient d’autres griefs encore, furent saisis et emprisonnés. Malgré l’intervention personnelle de la duchesse auprès des métiers pour obtenir leur mise en liberté, elle se vit obligée d’instituer une cour de justice spéciale, composée de trente-six juges, chargés d’instruire leur procès. Ils furent condamnés à mort et exécutés sur la place du Marché du Vendredi. Guy de Brimeu, seigneur d’Humbercourt, sur qui pesaient les charges les moins graves, montra jusqu’au dernier instant un courage à toute épreuve et une fermeté d’âme sans exemple. On trouvera l’histoire de ce sombre drame à l’article Hugonet, celui des deux ministres qui y joua le principal rôle.

Bon de Saint-Genois.

Baron de Saint-Genois, Sur la compétence de la juridiction à laquelle furent soumis Hugonet et Humbercourt. — Gachard, sur le même sujet. — De Smet, sur le même sujet. (Académie royale de Bruxelles, t. VI.) — Vander Aa, Biographisch Woordenboek.

BRISSEAU (Michel), né à Tournai dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Son père, Pierre Brisseau, auteur de plusieurs écrits, était né à Paris, mais avait été inscrit au collége des médecins de Tournai, en 1677. Le 10 septembre