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le roi des Romains et le prince d’Espagne par laquelle Ferdinand s’engageait à employer tous moyens convenables pour que les électeurs assurassent d’élire le prince à la dignité de roi des Romains, « incontinent que ledit seigneur roi serait couronné empereur, » à condition qu’ils assurassent aussi d’élire l’archiduc Maximilien roi des Romains, quand le prince parviendrait à l’empire. De son côté, le prince s’engageait, ce cas arrivant, à députer Maximilien, en qualité de son lieutenant, pour gouverner l’Empire en son absence, comme l’empereur l’avait fait à l’égard du roi son frère. Il prenait de plus l’engagement, lorsqu’il aurait été élu roi des Romains, « de ne se mêler en façon quelconque du gouvernement de l’Empire plus avant que le roi, lors empereur, lui consentirait. » Le roi et le prince se promettaient après le décès de l’empereur, une assistance mutuelle envers et contre tous. Ils convenaient enfin, et ce du consentement de l’empereur, que le prince, étant parvenu à la dignité de roi des Romains, épouserait une des archiduchesses filles du roi[1].

Par le deuxième acte Philippe ne faisait que confirmer les engagements qu’il prenait dans le premier envers le roi et l’archiduc[2].

Le troisième consistait dans des lettres par lesquelles Eerdinand donnait sa parole de roi que, venant à l’administration de l’Empire, il nommerait le prince Philippe gouverneur et son lieutenant en Italie, pour y exercer, lorsque lui, Ferdinand, ne serait point en ce pays, l’autorité qui lui appartenait, tant en matière de justice qu’autrement : il se réservait la première et générale reprise des fiefs qui se faisait à l’avènement d’un nouvel empereur; après celle-ci le prince jouirait de tous les reliefs, excepté ceux des gros fiefs tels que Mantoue, Montferrat, Florence, le vicariat de Piémont et ce que le duc de Ferrare tenait en l’Empire. Le prince ne pourrait demander aide aux feudataires impériaux que du su et consentement de l’empereur, excepté pour la défense de l’Italie et des royaumes et États que l’Espagne y possédait. Le roi se réservait de leur demander aide et assistance contre le Turc[3].

Des reversales de Philippe formaient le quatrième acte. Indépendamment de l’obligation qu’il contractait d’observer le contenu des lettres précédentes, il y promettait que, étant nommé au gouvernement de l’Italie, il porterait à Ferdinand « tout honneur, révérence et obéissance, comme roi des Romains était tenu de faire à un empereur, ou un lieutenant à son chef, et qu’il rendrait tout le meilleur devoir qu’il lui serait possible pour la bonne conduite et administration de ladite Italie en ce qui dépendait de l’Empire, et pour la maintenir sous l’autorité impériale etc.[4] »

Ces quatre actes étaient en français et écrits tout entiers de la main de la reine Marie; c’était Granvelle qui les avait conçus. La rédaction en avait été assez longuement débattue entre la reine et le roi Ferdinand et plusieurs fois modifiée.

Après que les parties contractantes y eurent apposé leurs signatures, Maximilien, qui jusque-là s’était tenu dans un coin de la chambre avec Granvelle, s’approchant de l’empereur et lui adressant la parole en langue espagnole, le supplia de croire qu’il n’avait fait de démarches, directes ni indirectes, auprès des électeurs, pour parvenir à la succession de l’Empire, et que s’il avait eu la volonté d’y parvenir, ce n’eût été que de son su et consentement; il le supplia, s’il avait eu de lui une opinion différente, de ue pas la conserver; il promit à l’empereur, ainsi qu’au prince d’Espagne, sur sa foi et honneur, non-seulement de n’apporter aucun empêchement, par lui ni par d’autres, à ce que ladite succession fût assurée au prince, mais encore d’y aider : se soumettant, s’il agissait autrement, à la punition de l’empereur; enfin il déclara se vouloir employer, toute sa

  1. Cette convention est en français dans Maurenbrecher, p. 136*, et en espagnol dans Döllinger, t. I, p. 169.
  2. En français dans Lanz, Staatspapiere, p. 483, et en espagnol dans Döllinger, p. 173.
  3. En français dans Maurenbrecher, p. 140*.
  4. En français dans Maurenbrecher, p. 142*, et en espagnol dans Döllinger, t. I, p. 175.