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CALIGATOR (Jean), poëte, théologien, né à Louvain. XIVe siècle. Voir Jean Caussemaker.

CALLE (Omer), voyageur et poëte, né à Furnes, en 1601 ou 1603, mort le 12 juin 1675. Après avoir fait d’excellentes études et s’être initié dans diverses langues et sciences, il résolut de faire un long voyage, afin de connaître les mœurs et coutumes des peuples étrangers. Ce fut en 1624 qu’il mit son plan à exécution. Ce voyage dura dix ans et lui coûta cinq cents couronnes d’or; mais l’administration de sa ville natale l’aida à en supporter les frais. Calle a écrit, en flamand, la relation de son voyage, qu’il dédia aux magistrats de Furnes. Son travail, resté inédit, mériterait cependant d’être public, car il brille par la fidélité des descriptions et, comme il nous l’apprend lui-même, il ne parle que de choses qu’il a vues de ses propres yeux.

En 1624, il quitta la Flandre pour l’Espagne, qu’il visita dans toutes ses parties, et qu’il ne put quitter, par suite de contrariétés sans nombre, que six ans plus tard. En 1630 il débarqua à Venise, y séjourna une demi-année, partit pour Alexandrie par Zante, où il arriva le 4 septembre 1630. Il vit cette ville, le grand Caire, visita le puits de Joseph, dont l’entrée est interdite aux chrétiens sous les peines les plus fortes, fut jeté en prison et n’en sortit qu’après deux ans de captivité, grâce à l’intervention d’un puissant gentilhomme français. Après deux mois de séjour en Égypte, il traversa le désert vers Jérusalem, visita les lieux-saints, et revint en Europe, ayant soigneusement annoté tout ce qu’il avait vu. Il s’embarqua à Tripoli, alla en Sicile, vit Naples et Malte, où il fut si bien accueilli par le grand maître qu’il lui dédia un livre ou poëme. Il vit Rome, se rendit à Florence, Pise, Livourne, Gênes, traversa la France et parvint enfin en Flandre, en 1634, dix ans après en être parti.

De retour à Furnes, il écrivit plusieurs ouvrages, tant en prose qu’en vers latins : 1° La Toison d’or ou voyage vers Jerusalem et l’Asie, 1 vol. in-4o de 450 pages, 1635. — 2° Voyage à Jérusalem, en vers latins, 1 vol, in-4o, 1637. — 3° Description des principaux lieux de la Terre-Sainte, en vers latins, 1 vol, in-4o de 1420 pages, 1630. Lors de son voyage, il composa des vers en l’honneur du Saint-Sépulcre; un poëme dédié au patriarche de Jérusalem; un poëme de Spiritu Sancto, dédié au patriarche de Constantinople, 1638; un livre traitant des chevaliers de Malte, etc. En 1640, il dédia et donna aux chanoines de Sainte-Walburge différents ouvrages de sa composition, tant en vers qu’en prose, et fit diverses donations à sa ville natale. Plusieurs de ses manuscrits sont conservés à Furnes; d’autres sont perdus.

Aug. Vander Meerscch.

De Saint-Genois, Voyageurs belges, p. 66. —- Notes fournies par M. Desaegher, curé à Furnes.

CALLOIGNE (Jean-Robert), sculpteur et architecte, né à Bruges, le 25 mai 1775, mort à Anvers le 26 août 1830. Il était fils de Charles Calloigne, maître charpentier, et de Marie van Houtte. Peu favorisés de la fortune, ses parents ne lui firent donner que l’instruction primaire, et, à l’âge de douze ans, le mirent en apprentissage chez un potier. Il montra dès lors son aptitude artistique en inventant des poteries de formes plus élégantes que celles ordinairement fabriquées à Bruges. Dégoûté de ce métier par les tracasseries d’un ouvrier jaloux de sa réussite et de l’affection que lui témoignait son patron, il abandonna la profession à laquelle on le destinait et s’exerça à modeler en terre glaise des figurines. Il parvint bientôt, sans leçons et sans guide, à les exécuter en bois. Au lieu de contrarier une vocation qui s’annonçait si clairement, son père lui fit suivre les cours de l’Académie de dessin, afin qu’il s’y initiât aux éléments indispensables de l’art plastique. En 1802, il y remporta le prix supérieur et, la même année, l’Académie de Gand ayant mis au concours le buste de Jean van Eyck, le chef primitif de l’école de peinture en Flandre, l’œuvre du jeune Calloigne, exécutée en marbre, fut couronnée à l’unanimité. Ce jugement donna naissance au facétieux pamphlet anonyme (de Norbert Cornélissen) intitulé : Factum ou mémoire qui était