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le Grandt, abbé de Mânes (Marchiennes), fut illuminé à Valenciennes par moi, Hubert Cailleau, au dernier an de mon adolescence. » Un troisième ouvrage exécuté par lui est un Proprium Sanctorum (n° 188), in-folio, sur vélin, avec encadrements en couleur. On y lit pareillement le nom de l’artiste. Les vignettes représentent sainte Rictrude, la Sainte-Trinité, l’Échelle de Jacob, la Résurrection de Lazare, et d’autres sujets. On conserve un second Proprium (n° 189), in-folio sur vélin, avec vingt encadrements ornés de vignettes, enluminé en 1570. Indépendamment de ces quatre manuscrits, on en mentionne un cinquième appartenant jadis à la bibliothèque de M. Hurez Brabant, imprimeur à Cambrai. Il reproduit les personnages, les costumes, les décorations d’un magnifique mystère représentant la Passion et joué à Valenciennes en 1547. — On ignore la date de la mort de Cailleau. Il avait pris pour devise : Point ne mord, mort Cailleau.

Aug. Vander Meersch.

Archives du Nord de la France, nouvelle série, t. VI.

CAILLET (Jean), écrivain ecclésiastique, né à Douai (Ancien Hainaut) le 3 avril 1578, mort le 4 septembre 1628. Il entra dans la compagnie de Jésus, au noviciat de Tournai, le 30 juillet 1605, enseigna pendant quelque temps la langue grecque et décéda à Douai, après avoir donné de grands exemples de vertu. Il a laissé un ouvrage intitulé : Ilustria sanctorum virorum exempla et facta lectissima per singulos anni dies. 6 vol. in-8o.

Aug. Vander Meersch.

Foppens, Bibliotheca belgica. — De Backer, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, t. V. — Biographie universelle, Bruxelles, Ode, 1843.

CAÏMO (Jean-Robert-Guislain), seizième évêque de Bruges, né à Bruxelles, le 21 avril 1711, mort dans sa ville épiscopale le 22 décembre 1774. Sa famille appartenait à la noblesse d’épée et la carrière de son père, déjà lieutenant-colonel, promettait d’être brillante, quand il mourut dans un âge peu avancé, au moment où il venait d’être nommé commandant de place à Damme. Élevé par une mère foncièrement chrétienne, le jeune orphelin apprit de bonne heure qu’une naissance distinguée oblige à une vie exemplaire. Il fit avec honneur ses humanités dans sa ville natale, puis commença son cours de théologie sous Charles Daelman, et après la mort de ce docteur célèbre, sous Noël Dubois, régent de la Faculté. A peine eut-il obtenu le grade de licencié, qu’il dut à sa science, autant qu’à sa conduite, d’être appelé à la chaire de catéchisme et à la présidence du collége de Sainte-Anne. Admis au doctorat en 1743, il fut honoré peu après du titre de régent de la Faculté et investi à plusieurs reprises du rectorat de l’Université. Son caractère conciliant, son savoir, ses vertus sacerdotales portèrent son nom jusqu’à Vienne et l’impératrice-reine le désigna pour l’évêché de Bruges, vacant par le décès de Mgr de Chastillon. Le 6 juin 1754, le cardinal Thomas-Philippe d’Alsace, assisté des évêques de Gand et d’Ypres, le sacra dans sa chapelle archiépiscopale et le 30 du même mois, le nouveau prélat fit son entrée dans Bruges avec le cérémonial accoutumé. Laissant à sa vieille mère l’administration de sa maison, il se dévoua tout entier à ses devoirs de pasteur et se fit réellement tout à tous. Le catéchisme de la province, souvent réimprimé avec peu de soin, fourmillait de fautes. M. Caïmo en procura une édition très-correcte et prescrivit à son clergé de l’expliquer tant aux adultes qu’aux enfants. Lui-même annonçait souvent la parole sainte aux fidèles avec une éloquence persuasive. De graves abus existaient dans l’administration des biens d’église, le prélat prit les mesures les plus efficaces pour remédier au mal et en prévenir le retour. L’importante ville d’Ostende n’avait pas encore d’hôpital, les soins assidus et surtout les libéralités de M. Caïmo parvinrent en peu de temps à la doter d’un établissement si nécessaire. Comme il avait célébré au commencement de son épiscopat le jubilé millénaire de saint Boniface dans l’église de Notre-Dame à Bruges, il présida, en 1767, au fameux jubilé de saint Macaire à Gand. Toujours fidèle à sa devise : Candide et fideliter, le pieux évêque menait