Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 3.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Arabistes, qui était très en vogue à cette époque et il tâche de remettre en vigueur la doctrine hippocratique. Après la publication de cet ouvrage, il n’est plus aucun fait, relatif à notre auteur qui soit venu à notre connaissance.

C. Broeckx

BUSLEIDEN (Égide ou Gilles), seigneur de Ghiers et de Busleiden, conseiller d’État au XVe siècle. Issu d’une ancienne famille du Luxembourg, qui tirait son nom de celui d’une localité de ce pays, Busleiden ou Busleyden, située non loin de Bastogne et à une distance d’environ huit milles de la ville de Luxembourg, Égide remplit des emplois élevés, ceux de conseiller d’État et de trésoriern sous le règne des derniers ducs de Bourgognes, Philippe le Bon et Charles le Téméraire; il fut fait chevalier par le premier et devint chambellan sous le second : il fut élevé au rang de chevalier aux éperons d’or (eques auratus) par l’empereur Frédéric III, le 5 janvier 1477. Après la mort du duc Charles, survenue dans la même année, il se signala par une grande énergie dans la défense du pays de Luxembourg où il avait reçu un commandement; il en prévint l’invasion, et il déploya beaucoup d’activité pour y pourvoir les places fortes de soldats, de vivres et de munitions. Ainsi assura-t-il à sa famille une grande considération sous le gouvernement de Maximilien; successeur de Frédéric, comme on le verra ci-après. Ses ascendants avaient exercé des droits seigneuriaux dans leur endroit natal depuis le XIIIe siècle (1232), et avaient obtenu le titre de chevalier. Mais la naissance et les services du conseiller Gilles Busleiden furent rehaussés bien davantage par la carrière publique de plusieurs de ses enfants. Il avait eu quatre fils de Jeanne de Musset : Gilles, François, Jérôme et Valérien. Le premier soutint son rang de chevalier dans la noblesse belge et remplit diverses charges dans la chambre des finances du roi d’Espagne; il épousa Adrienne de Gondeval, vicomtesse de Grimberghe, et laissa plusieurs descendants qui firent honneur à leur blason. Valérienn mourut fort jeune, ne laissant qu’un fils. Mais la plus grande part de célébrité échut à François et à Jérôme Busleiden, dont les noms figureront dans les articles suivants; diplomates et dignitaires ecclésiastiques, ils appartiennent à cette école d’hommes intelligents et lettrés qui ont secondé habilement les vues politiques de nos souverains avant la révolution du XVIe siècle.

Félix Nève.

Généalogie de la famille des Busleiden, tracée par Paquot dans ses Fasti acad. Lovan., t. I, fol. 476 (Ms. de la Bibl. roy. de Belg.). — Nobiliaire des Pays-Bas, 1760, part. I, p. 10 — Mémoire hist. et littér. sur le collége des Trois-Langues, 1836, pp. 38-39, app. p. 373.

BUSLEIDEN (François), diplomate et prélat de la fin du XVe siècle, originaire du Luxembourg. Second fils du chevalier Égide ou Gilles Busleiden, il visita les universités de l’Allemagne, de l’Italie et de la France, prit à Pérouse le grade de docteur en droit canonique et se forma ensuite à Rome à la pratique des affaires politiques et religieuses. Il se rendit apte, par la culture de son esprit, à remplir diverses fonctions où il répondit à la confiance des souverains de l’époque. Il fut appelé, sous le règne de l’empereur Maximilien, à la cour d’Autriche et devint le précepteur du fils de ce prince, Philippe le Beau. Doué d’un esprit habile, mais toujours porté à la conciliation, à l’apaisement des discordes entre les maisons régnantes, il avait acquis au plus haut point l’estime des hommes politiques de l’Empire, quand il fut promu, en 1498, à l’archevêché de Besançon. Il s’occupa activement de l’administration de son diocèse et fit des libéralités à des institutions religieuses de nos provinces où il avait obtenu auparavant diverses dignités, entre autres celles de prévôt de la cathédrale de Saint-Lambert à Liége et de l’église de Saint-Donat à Bruges; mais il fut tout à coup envoyé en Espagne avec une mission diplomatique, et c’est pendant ce voyage qu’il mourut à Tolède, le 15 septembre 1502, dans un âge peu avancé. C’était au moment même où la pourpre romaine lui était assurée par les suffrages des cardinaux, sous le règne d’Alexandre VI. On célébra son éloge sous plus d’une forme, en vers latins, et on rendit hommage aux éminentes qualités qui l’avaient porté au faîte des honneurs. Personne ne l’a mieux loué