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ville de Gand, manuscrits contemporains. La comptabilité du métier artistique de Bruges, année 1519-1520, mentionne, sans préciser la date, qu’il a été pavé, en acquit de la dette mortuaire de Mre Alex. Bening, engagement souscrit par la plupart des confrères, à leur admission aux prérogatives professionnelles, une somme de quatre escalins et deux deniers de gros de Flandre, employée en partie aux frais de la messe funèbre célébrée, pour lui, par la gilde brugeoise. En 1514 il fut, avec son fils Simon et le peintre Gosuin Vander Weyden, co-tuteur des enfants de sa fille Cornelie ; il intervint, à Anvers, dans un acte de la mortuaire de leur père André Haliberton, mais il n’habita point cette ville, et n’y fut pas inscrit parmi les francs peintres de la corporation de Saint-Luc.

L’on n’a connaissance, aujourd’hui, d’aucune production de la plume ou du pinceau d’Alexandre Bening. Et pourtant, il a dû travailler activement, durant une carrière d’un demi-siècle, carrière marquée par une double affiliation artistique, à Gand et à Bruges, où il acquit ainsi le privilége d’exercer son talent. Il fut probablement le maître de son fils Simon, l’habile enlumineur-miniaturiste.

Il est peu de nos anciens artistes dont le nom ait été plus diversifié ou plus estropié dans son orthographe et sa forme linguistique, que celui des Bening. La matricule d’admission et les comptes de la gilde de Saint-Luc et Saint-Eloi, à Bruges, nous donnent alternativement, de 1486 à 1519 : Benin, Benyn et Bening, pour Mre Alexandre ; de 1508 à 1554 : Benin, Benyn, Benyng, Benyngh, Bennyngh, Benit, Benig, Benycg, Byeninc, Beninc et le plus souvent Bening, pour Mre Simon. — Les documents de Gand n’ont, de 1469 à 1519, que les variantes Bening, Benyn, Benning et Bennings ; les actes anversois, de 1512 à 1514 : Benninck et Bennincx. Enfin, dans d’autres documents, les scribes contemporains ou les transcripteurs ont écrit : Bering, Berning, Bernic et Berninck. Les biographes modernes se sont naturellement égarés au milieu de ces variantes.

Edm. De Busscher.

Comptes et actes échevinaux de Gand et de Bruges, xve et xvie siècles. — Archives de la corporation artistique de Bruges : Le Beffroi (arts, héraldique et archéologie, W.-H.-J. Weale). Bruges, 1865 — Biographie des hommes remarquables de la Flandre occidentale. — Archives des arts : Messager des Sciences historiques, (Alex. Pinchart), Gand, 1860. — Leven en werken van de hollandsche en vlaamsche schilders, etc. (Chrét. Kramm), Amsterdam, 1857-1864.

BENING (Simon) ou BENINC, latinisé Benichius ; dessinateur à la plume, enlumineur et miniaturiste, fiorissait dans la première moitié du xvie siècle. L’année et le lieu de sa naissance sont incertains ; mais il est probable qu’il naquit à Gand, ou son père, Alexandre Bening, habita, selon toute apparence, de 1468 à 1485, et avait épousé Catherine Vander Goes. Il mourut à Bruges, en 1561. Reçu en 1508 membre et franc maître de la corporation brugeoise de Saint-Luc et Saint-Eloi (métier des peintres, sculpteurs et selliers), Simon Bening quitta bientôt cette ville, y revint en 1512, s’en éloigna de nouveau, jusqu’en 1516, et s’y établit définitivement. En 1519, après la mort de son père, il y acquit les droits et les prérogatives de la bourgeoisie. Il continua néanmoins à se rendre et à séjourner à Gand, à Anvers, à Bruxelles, à Londres, où l’appelaient, sans doute, des commandes et le soin de la vente de ses productions. Il se maria deux fois ; il perdit en 1542 sa première femme, Catherine Stroo, étrangère à la ville de Bruges, et dont il eut cinq filles : Liévine, la miniaturiste ; Alexandrine, marchande d’objets d’art, épouse de Clément Claissens ; Anne, Claire et Barbe. Sa seconde femme, nom inconnu, décéda le 8 mai 1555, sans postérité. Il eut aussi une fille naturelle, Laurence Dullaert, à laquelle il fit donation et legs, par acte du 28 septembre 1554, du quart de sa succession. Ce quart fut fixé, le 6 novembre 1561, d’après l’inventaire, acté en chambre pupillaire, à Bruges, dans les quarante jours du décès, selon la coutume, à la somme de vingt-huit livres et demie de gros de Flandre (trois cent quarante-deux livres parisis ou environ trois mille francs en monnaie actuelle). Il eut à Bruges atelier et apprentis. Une annotation inscrite au livre de