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longue et savante dissertation sur les Béguinages de Belgique.

D’autres auteurs, entre autres le savant Bollandiste Corneille Smet, pensent qu’on ne peut attribuer l’établissement des Béguinages ni à Lambert le Bègue, ni à sainte Begghe, mais que le nom des Béguines pourrait bien dériver de celui de cette sainte, qui était généralement considérée comme leur patronne ; de même que les Ursulines ont emprunté leur nom à sainte Ursule, quoiqu’elle ne fût point leur fondatrice.

Enfin, outre ces trois opinions, il en est une quatrième, qui croit que les Béguinages se sont formés, aux xiiie et xive siècles, indépendamment les uns des autres, sous l’influence de l’esprit de corporation qui caractérise ces siècles, et que l’étymologie de leur nom se trouve dans le vieux mot flamand beggen, qui veut dire prier. Le nom de Béguine serait donc synonyme de femme qui prie, de fille dévote, et nous le trouvons employé dans ce sens ou bien comme épithète de mépris, dans plusieurs documents et légendes du moyen âge, tant en Allemagne qu’en Belgique.

En présence de ces opinions diverses, dont aucune ne peut fournir des preuves vraiment péremptoires, nous ne pouvons que dire, avec l’ancien poëte : Adhuc sub judice lis est.

Eugène Coemans.

Ghesquière, Act. SS. Belgii, t. V, pp. 70-125. — Fisen, Flor. Eccles. Leod., pp. 522-523. — Id. Hist. Eccles. Leod., pp. 395-397. — Miræus, Diplomat. belgica, t. II, p. 948. — Coens, Disput. hist. de origine Beg., 1628, et Disquisitio hist. de origine Beg., Leod. 1629. — Puteanus, De Begginarum apud Belgas institutio, etc., in opere seq. De Ryckel. — De Ryckel, Vita Stæ-Beggæ. Lovan, 163l-32. — Zegerus van Hontsum, Dectaratio veridica, etc, Antwerp. 1828. — Dr Hallam, Geschichte des Ursprunges der Belgische Beghinen. Berlin, 1843. — Butler. Vie des Saints, t. VI, p. 452. — Rettbergs, Kirchengesch., t. I, p. 306.

BEGH (Lambert) ou LE BÈGUE, fondateur prétendu de l’institution des béguines, né à Liége, mort en 1177. Voir Lambert Begh.

BEHAIN (Martin), navigateur, vivait en 1460. Voir à l’article Van den Berghe (Josué).

BEKA (Gautier DE), jurisconsulte, professeur de droit à l’Université de Louvain, né à Beek (ancien Brabant), vers 1460, mort à Bruxelles en 1517. Voir De Leeuw (Gauthier).

BEKA (Jean DE), chroniqueur, naquit à Bois-le-Duc (ancien Brabant) au commencement du xive siècle. Il était issu de l’ancienne et noble famille de Stoutenbergh, d’Amersfort. Devenu chanoine régulier du monastère de Saint-Martin, à Utrecht, il se retira plus tard à l’abbaye d’Egmont pour s’y consacrer avec activité, pendant plus de sept ans, à la composition de l’histoire des évêques d’Utrecht et des comtes de Hollande. Cette œuvre, encore estimée aujourd’hui, restera toujours une des plus importantes sources de l’ancienne histoire des Pays-Bas, parce qu’elle est écrite consciencieusement et d’après des documents authentiques. Elle commence à saint Willebrord, premier évêque d’Utrecht, et va jusqu’à l’année 1346 ; le texte qui suit, jusquà l’année 1393, n’est pas de Jean de Beka, comme on l’a pensé longtemps. Cette chronique a été revue et continuée par Suffridus Petri et publiée assez incorrectement par Furmerius, en 1611. Gisbert Lappen à Waveren, en fit une meilleure édition en 1643 en y ajoutant les travaux faits sur le même sujet par Guillaume Heda, Arnould Buchelius et Lambert Hortensius ; elle porte le titre suivant :

Joannes Seca, canonicus ultrajectinus et Wilhelmus Heda prœpositus arnhemensis : de episcopis ultrajectinis recogniti et notis historicis illustrati ab Arn. Buchelio, batavo J.-C. Accedunt Lamb. Hortensii Montfortii secessionum ultrajectinarum libri et Suffridi Petri, Frisii, appendix ad historiam ultrajectinam. Utr., 1643.

Un anonyme a fait la traduction de cette chronique en flamand ; elle a été imprimée, en 1701, dans le tome V des Analecta Veteris ævi de Mætthœus.

Britz.

Goethals, Lectures, t. I, p. 16. — Fabricius, Bibl. lat. medii œvi, t, II, p. 55. — Acta Sanct., junii, t. VII, p. 175.

BEKAERT (Philippe-Jacques), professeur de langues, voyageur, né à Eecke sur l’Escaut, le 14 novembre 1782, mort dans le même village, le 15 mars 1852. Il était fils de Pierre-François et