Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 2.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’énumération, en rendant hommage à l’activité et au savoir de cet auteur, qui donna aussi une traduction nouvelle, en flamand, du Commonitorium de Vincent de Lorins, déjà translaté dans la même langue par Pierre van Ophem.

Le seul de ses ouvrages qui ait été publié est intitulé : S. Thomæ Cantuarensis et Henrici II, illustrissimi Anglorum regis, monomachia de libertate ecclesiastica, cum adjuncto ejusdem argumenti dialogo. Coloniæ-Agripp., C. ab Egmond, 1624, in-12o. Bécardus le fit paraître sous le pseudonyme de Richardus Brundus. Il fut imprimé aux frais d’Antoine de Hennin, évêque d’Ypres, et Corneille Jansenius, successeur de ce dernier, y ajouta une approbation très-flatteuse ; mais le conseil privé de Sa Majesté aux Pays-Bas s’émut de cette publication : il y vit un écrit injurieux, diffamatoire, pernicieux et contraire aux droits du roi, comme si l’auteur avait voulu élever le pouvoir ecclésiastique aux dépens de l’autorité royale ; en conséquence, il déféra, par décret du 31 juillet 1627, le livre incriminé à l’examen du conseil de Flandre. On ignore la suite de cette rigoureuse résolution. L’idée de recourir à un pseudonyme pour publier cet ouvrage semble prouver que Bécardus s’attendait cependant à ce que son livre déplairait au gouvernement si ombrageux de cette époque.

Bon de Saint-Genois.

Paquot, Mémoires, t. XIII, pp. 189-193. — Foppens, Biblioth. Belgica, t. I, pp. 576-577. — Biographie de la Flandre occ., t. III, pp.40-41.

BECKER (Charles), dessinateur et graveur en taille-douce, travaillait à Louvain, selon Ch. Le Blanc, Manuel de l’amateur d’estampes, durant la seconde moitié du xviie siècle. Il a gravé les armoiries de la famille Van der Noot, avec cette devise : Respice finem ; plusieurs autres blasons, parmi lesquels celui du pléban Martin-Geldolphe Vander Buecken, président du collége des Trois-Langues, à Louvain, un écusson tenu par un ange, devise : Candide et confidenter, signé Ch. Becker, f. Lovanii, et cinq planches pour un ouvrage sur la mécanique. — Ni Joseph Strutt (A biographical dictionary, etc. London 1785) ; ni Fr. Basan, dans son Dictionnaire des graveurs ; ni Huber, Rost et Martini, dans leur Manuel des curieux et amateurs de l’art, ne font mention des productions de Charles Becker. Le biographe hollandais Chrétien Kramm (Levens en werken der hollandsche en vlaamsche schilders, beeldhouwers, graveurs, etc.) répète les renseignements donnés par Le Blanc.

Edm. De Busscher.

BECQUET (Henri-Jean), peintre d’histoire, naquit à Bruges, en 1812 et mourut en 1855. Il fut élève, à l’académie de sa ville natale, d’un peintre nommé Dumery. Ses bonnes dispositions engagèrent l’administration communale à lui accorder un subside pour aller achever ses études à Anvers, sous la direction de M. De Keyzer. Revenu à Bruges, Becquet y obtint la place de professeur à l’académie ; malgré cette position et malgré son talent, l’artiste fut obligé de se faire chantre de paroisse pour pouvoir vivre ; il succcomba, jeune encore, à une maladie de langueur. On cite comme son meilleur tableau, les Derniers moments de Mozart. On voit de lui, à l’hôpital Saint-Jean, à Bruges, le Martyre de saint Philémon, et à l’académie de la même ville, une Sainte Famille.

Ad. Siret.

BEDAFF (Antoine A.-E. VAN), peintre d’histoire et de portrait, né à Anvers, en 1787, mourut à Bruxelles, en 1829. Élève de l’école centrale de sa ville natale, où il remporta plusieurs médailles. Van Bedaff se perfectionna par l’étude des vieux maîtres. Il fut directeur et professeur à l’Académie de dessin de Bois-le-Duc ; il s’établit, plus tard, à Bruxelles. En 1823, il publia, conjointement avec le peintre hollandais Turken, son ami, les Éléments de l’art du dessin, composés d’une suite de lithographies que les auteurs dédièrent à la reine des Pays-Bas. Van Bedaff descendait, par sa mère, du peintre Nicolas Vleugels, mort à Rome, directeur de l’Académie de Saint-Luc. Le pavillon royal de Haarlem possède trois tableaux historiques de ce maître, qui exécuta parfois aussi des sujets de fantaisie. Ce sont : La première réunion des États à Dordrecht, en 1572 ;