Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 2.djvu/452

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’établit à Paris. Le bruit et le tumulte le dégoûtèrent bientôt de ce séjour ; il se rendit à Ermenonville, s’y choisit une retraite paisible et y vécut heureux dans la douce solitude qui plaisait à son caractère. Ce bonheur fut de courte durée. Lors de la révolution française, Boutmy quitta sa retraite, se réfugia à Londres, s’y maria, et y resta pendant plus de vingt ans. Il s’y fit une bonne réputation comme professeur de piano et d’harmonie. Enfin, après la victoire de Waterloo, quand il crut le sort de son pays définitivement fixé, il revint s’établir dans sa ville natale. Il ne tarda pas à s’y faire apprécier : Guillaume Ier, roi des Pays-Bas, le nomma, en 1816, professeur de piano de la princesse Marianne. Boutmy justifia pleinement la confiance que l’on avait placée en ses talents ; aussi reçut-il en récompense de ses services une pension de quatre cents florins, qu’il perdit après les événements de 1830. Notre artiste s’est fait connaître comme compositeur ; bien que bon nombre de ses œuvres soient restées inédites. Il conservait en manuscrit un opéra, des ouvertures et d’autres compositions ; parmi celles qui ont été publiées, on cite quelques sonates pour piano. Son ouvrage le plus considérable porte pour titre : Principes généraux de musique, comprenant la mélodie, l’unisson et l’harmonie. Bruxelles, 1823, in-fol. obl., 16 pages de texte et 47 pages d’exemples gravés. De l’avis de M. Fétis, auquel nous empruntons la plupart de ces détails, ce travail laisse à désirer, tant sous le rapport des idées que sous celui du style.

Aug. Vander Meersch.

Fétis, Biogr. universelle des musiciens, 2e édit.

BOUTMY (Léonard), musicien, compositeur, né à Bruxelles en 1725. Cet artiste ayant passé la plus grande partie de son existence en pays étranger, bien peu de renseignements sur sa vie sont parvenus jusqu’à nous ; on sait seulement qu’il fut d’abord professeur de musique à la Haye, puis organiste de la cour de Portugal, à Lisbonne. Il se retira ensuite à Clèves, où il mourut. On lui doit : 1° Traité abrégé sur la basse continue. La Haye, 1760. — 2° Premier et second livres de pièces de clavecin. La Haye, in-fol. obl. — 3° Trois concertos pour clavecin, in-fol.

Aug. Vander Meersch.

Fétis, Biogr. universelle des musiciens, 2e édit.

BOUTS (Albert), frère de Thierri, le jeune, peintre, né à Louvain(?) vers 1450, mort en mars 1549. Cet artiste n’avait pas encore atteint sa majorité lorsque son père mourut, car, lorsqu’il partagea, le 12 juillet 1476, les biens délaissés par un grand-oncle maternel, Gilles Vander Bruggen, il dut être assisté d’un conseil ; ce fut le bourgmestre de Louvain, Michel Absaloons, qui remplit ces fonctions ; de même quand, le 5 décembre suivant, de concert avec son frère aîné, il vendit un vignoble, le bourgmestre Mareels assista à cette aliénation. Il avait toutefois atteint à peu près l’âge d’homme, car dès 1481, il s’était déjà marié à Marie Coocx, dont il eut deux fils, Jean, décédé déjà en 1531, et Thierri, qui devint idiot ; il eut, en outre, plusieurs filles. Albert Bouts se maria en secondes noces à Élisabeth De Nausnydere, qui mourut en 1520 ; il expira presque centenaire, au mois de mars 1549.

D’après Molanus, Albert exécuta un grand nombre de tableaux, soit pour le couvent des Augustins de Louvain, soit pour d’autres édifices. Il donna à la chapelle Notre-Dame du Petit Chœur, dans l’église collégiale de Saint-Pierre, de la même ville, une Assomption, qui, à ce que la tradition rapportait, lui avait coûté trois années de travail. En 1518, il fut chargé de restaurer une Sainte-Croix, tableau qui se trouvait dans le dinghbanck ou dinghcamere (chambre de justice) à l’hôtel de ville, et qui présentait des développements considérables, puisqu’il fallut quatre ouvriers pour opérer le transport de l’atelier de l’artiste au lieu du placement.

Alph. Wauters.

De Bast, Notice sur Thierry Stuerbout (Messager des sciences et des arts de la Belgique, t. I). — Schayes. Documents inédits et nouvellement découverts sur Thierry Stuerbout (Bull. de l’Acad. royale de Belgique, 1e série, t. XIII, 2e part.). — Van Even, Les artistes de l’hôtel de ville de Louvain, Louv. 1852, in-12. — Le même, Thierri Bouts, dit Stuerbout, peintre du XVe siècle (Revue belge et étrangère, 1861) — Alph. Wauters,