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fidèles services de M. Boussen en le nommant chanoine titulaire de son chapitre et en lui conférant la dignité d’official et d’examinateur prosynodal. Il le conserva cependant comme secrétaire, jusqu’à ce que, accablé du poids qui pesait sur lui par l’administration d’un trop vaste diocèse, il demanda au souverain pontife d’accorder à la Flandre occidentale une administration ecclésiastique séparée. Cette demande fut accordée et M. Boussen fut nommé évêque de Ptolémaide in paribus infidelium et administrateur du futur évêché de Bruges. Il y fut sacré, dans l’église de Saint-Sauveur, le 27 janvier 1833, par Mgr Engelbert Sterckx, assisté des évêques de Tournai et de Gand. Le nouveau diocèse fut érigé canoniquement l’année suivante et Mgr Boussen fit son entrée solennelle dans sa ville épiscopale le 23 juillet 1834. La ville ayant cédé à la province les bâtiments de l’ancienne abbaye des Dunes, pour y établir le séminaire épiscopal, l’évêque nomma le personnel de cette naissante institution et les cours de philosophie et de théologie s’y ouvrirent simultanément.

L’organisation du nouveau diocèse exigeait beaucoup de soins; il fallait nommer le personnel du chapitre, ériger un séminaire diocésain, pourvoir à des nécessités sans nombre. Le nouvel évéque, habitué au travail, se multiplia en quelque sorte. Il publia ses Statuta diœcesis brugensis, et afin d’introduire l’uniformité des cérémonies dans l’administration des sacrements et dans les rits de l’office divin, il abrogea les anciens rituels de Bruges, de Tournai, d’Ypres, qui étaient encore en usage dans les paroisses ayant fait autrefois partie de ces diocèses. Il publia à cet effet le Pastorale diœcesis brugensis, édité par Van Ryckeghem-Hovaere, à Gand.

Durant l’épiscopat de Mgr Boussen, les Flandres furent éprouvées par la famine et les épidémies. Beaucoup de prêtres du diocèse de Bruges succombèrent au fléau; l’évêque manifesta une intarissable charité, et le gouvernement, voulant récompenser tant de dévouement, pria l’évêque de vouloir signaler les prêtres qui avaient le mieux mérité de la patrie et de l’humanité en secourant les malades. La réponse de l’évêque au gouverneur de la province fut : « Comme tous les membres du clergé ont couru le même danger et ont donné les mêmes preuves de dévouement dans les localités où la contagion s’est déclarée, je ne puis citer aucun nom propre. Je me borne donc, Monsieur le Gouverneur, à vous dire que j’ai éprouvé la plus sensible consolation en voyant la charitable émulationqui animait tous les membres de mon clergé, pour venir en aide aux malheureux confiés à leurs soins. » Belles paroles, qui auraient dû, sans doute, valoir une récompense, sinon au clergé du diocèse, au moins au digne prélat.

D’un caractère égal, toujours affable et doux, Mgr Boussen vivait avec une simplicité et une frugalité exemplaires, aussi la maladie ne l’a-t-elle guère éprouvé; atteint d’une indisposition pendant la procession du Saint-Sang, le 4 mai 1846, il vit depuis lors ses forces languir; il conservait néanmoins son énergie au point de négliger son mal en s’adonnant à ses travaux habituels. Jamais il ne se plaignit ni ne voulut qu’on lui parlât de ses souffrances. Il s’éteignit doucement le premier dimanche d’octobre, et fut inhumé dans sa cathédrale le jour de sa fête patronale, le 4 du même mois.

Mgr Boussen a publié : Collectio epistolarum, instructionum et statutorum Ill Domini Francisci-Renati Boussen, XVIII Brugensium episcopi, cinq volumes in-8o, chez Félix de Pachtere et Vanhee-Wante, à Bruges.

F. Vande Putte.

BOUSSU (Baudouin DE), docteur en théologie, commentateur, né à Mons dans le XIIIe siècle, décédé le 8 novembre 1298. Il fut abbé de Cambron; après avoir gouverné pendant cinq ans cette célèbre abbaye, il y mourut et fut enterré dans l’église. Il est auteur des commentaires sur les œuvres de Pierre Lombart, évêque de Paris, surnommé de son temps le Maître des sentences; son ouvrage a pour titre : Commentaria in IV